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Turquie : une manifestation contre le renforcement des pouvoirs du président violemment réprimée

Une manifestation contre un projet de révision constitutionnelle visant à renforcer les prérogatives du président turc Recep Tayyip Erdogan devant être voté au parlement, a été réprimée à l'aide de gaz lacrymogènes et de canons à eau à Ankara.

Plusieurs centaines de personnes qui manifestaient devant le parlement turc à Ankara ont été dispersées par des tirs de grenade lacrymogène ainsi que des canons à eau, alors que les députés se penchaient sur un projet de réforme constitutionnelle notamment destiné à permettre le transfert du pouvoir exécutif du Premier ministre au président et pourrait potentiellement permettre à Recep Tayyip Erdogan Erdogan, élu chef de l'Etat en 2014 après trois mandats à la tête du gouvernement (2003-2014), de rester au pouvoir jusqu'en 2029.


Plusieurs députés de la principale formation d'opposition politique, le Parti du Peuple Républicain (CHP), ont été blessés lors des affrontements.

Les forces de police ont bloqué tous les accès au parlement. 

La manifestation était organisée par le CHP, ainsi que plusieurs ONG et associations d'avocats. 

Le texte, adopté en commission parlementaire un peu avant le Nouvel An, sera débattu en deux temps par l'assemblée générale du Parlement, au cours d'une procédure qui devrait durer de 13 à 15 jours, selon l'agence de presse Anadolu.

L'idée d'un renforcement des prérogatives du président turc inquiète ses opposants qui l'accusent de dérive autoritaire, en particulier depuis la tentative de coup d'Etat du 15 juillet et les purges qui ont suivi.

Mais les membres de la majorité affirment qu'un tel système est nécessaire pour assurer la stabilité au sommet de l'Etat et qu'il permettrait de s'aligner sur les systèmes en vigueur en France ou aux Etats-Unis.

La proposition doit désormais recueillir l'aval d'au moins 330 des 550 députés pour être soumise à un référendum. Le parti au pouvoir AKP et la formation de droite nationaliste MHP, qui soutiennent le texte, rassemblent à eux deux un total de 355 sièges dans l'hémicycle.

Si le texte est adopté, le référendum devrait ensuite se tenir 60 jours après le vote au Parlement, soit fin mars ou début avril.

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