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Petit rappel de Wikileaks : le Parti démocrate a favorisé l'investiture du candidat Trump en 2015

Wikileaks remet sur la table un mail piraté et publié en 2016 qui témoigne d'une stratégie visant à promouvoir l'investiture républicaine de Donald Trump. Avec le but, selon les analystes démocrates, de donner à Hillary Clinton toutes ses chances.

Wikileaks accable le Parti démocrate et rappelle que l'équipe de campagne d'Hillary Clinton a misé sur Donald Trump et encouragé sa candidature face à des candidats plus consensuels comme Jeb Bush, alors présenté par les médias comme favori des primaires républicaines.

Les stratèges démocrates estimaient en effet souhaitable que le Parti républicain se choisisse un candidat clivant et peu rassembleur afin qu'Hillary Clinton l'emporte facilement face à un adversaire «peu du goût» des électeurs, le moment de l'élection présidentielle venu.

Echaudé par les accusations de collusion avec Donald Trump, Wikileaks a remis sur le tapis l'un des 20 000 mails rendus publics du 7 octobre au 7 novembre 2016, et qui atteste de cette stratégie quelque peu cynique mais totalement assumée.

Daté du 7 avril 2015, le mail présente une «short list» de trois candidats, qualifiés de «Pied Piper». En français : le joueur de flûte de Hamelin, ce personnage folklorique qui, dans le conte des frères Grimm, parvint au XIIIe siècle à emmener tous les rats en dehors d'une ville allemande au son de son instrument.

«Nous devons promouvoir ces candidats», explique ainsi le mémo, «afin qu'ils se retrouvent en haut du panier».

Et de prendre soin de préciser qu'il faut «dire à la presse de [les prendre] au sérieux». Cette directive atteste ainsi peut-être de la fin de la période de «Trump bashing» survenue en 2015 dans les médias occidentaux, lesquels cessent alors de tourner en dérision le magnat new-yorkais au cheveux jaunes.

Bien qu'en deuxième ligne, les médias se concentrant d'abord sur la Russie, le site lanceur d'alertes fait montre d'un surcroît d'activité, martelant qu'aucun acteur étatique, et encore moins la Russie, n'était à l'origine des emails piratés de John Podesta, le directeur de campagne d'Hillary Clinton.

Wikileaks ne donne habituellement aucune précision sur les sources qui lui fournissent des documents.

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