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Israël : trois juges menacés après avoir reconnu le soldat franco-israélien coupable d'homicide

La police israélienne dit avoir arrêté deux personnes pour incitation à la violence, alors que les messages de haine se sont multipliés sur internet depuis le jugement d'un tribunal contre un soldat accusé d'avoir achevé un Palestinien blessé.

Les menaces ont abondé sur les réseaux sociaux contre trois juges militaires : le colonel Maya Heller, le lieutenant-colonel Yaron Sitbon et le lieutenant-colonel Carmel Wahabi. Ils avaient déclaré le sergent franco-israélien Elor Azaria coupable d'homicide volontaire le 4 janvier. 

L'armée leur a affecté des gardes du corps pour les protéger contre de possibles représailles et la sécurité a même été renforcée autour du responsable de l'accusation, le lieutenant-colonel Nadav Weisman, selon les médias israéliens.

Les porte-paroles du ministère de la Justice et de l'armée, interrogés par l'AFP, ont refusé de confirmer ces informations.

Le cas d'Elor Azaria déchaîne les passions en Israël, entre ceux qui plaident pour le respect par l'armée de valeurs éthiques et ceux qui invoquent le soutien dû aux soldats confrontés aux attaques palestiniennes.

Le soldat est jugé depuis mai 2016 pour avoir tiré une balle dans la tête d'un Palestinien apparemment hors d'état de nuire, blessé après avoir attaqué des soldats israéliens. Après l'avoir déclaré coupable, le tribunal devrait prendre plusieurs semaines pour prononcer sa peine.

La police a arrêté le 5 janvier un homme de 54 ans à Jérusalem et une femme de 22 ans à Kiryat Gat (centre) pour des messages postés sur les réseaux sociaux, a indiqué un porte-parole.

«Le colonel Maya Heller ne finira pas l'année», a écrit l'homme, tandis que la jeune femme de Kyriat Gat appelait à employer une grenade contre elle, selon le site d'information Ynet, qui publie des photos, apparemment prélevées sur les réseaux sociaux, des trois juges affublés d'une moustache à la Hitler.

Le général Gadi Eisenkot, chef de l'état-major qui a incité à poursuivre Elor Azaria, a également été pris pour cible. Des internautes lui ont souhaité de «rejoindre [Yitzhak] Rabin», l'ancien Premier ministre, signataire des accords de paix d'Oslo avec les Palestiniens, assassiné en 1995 par un extrémiste juif.

«La police continue à surveiller les médias sociaux et à répondre aux menaces et aux incitations à la violence en relation avec la décision du tribunal sur Azaria», a assuré un porte-parole.

Plus de deux tiers (70%) des Israéliens seraient favorables à ce qu'Elor Azaria soit gracié, selon un sondage publié par le quotidien proche du gouvernement Israel Hayom.

De nombreuses personnalités politiques, à commencer par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, ont réclamé une telle grâce.

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