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Benjamin Netanyahou devrait être interrogé par la police dans une affaire de corruption présumée

Le Premier ministre israélien devrait répondre aux questions de la police lundi 2 janvier, sur des cadeaux que sa famille et lui auraient reçu de la part d'hommes d'affaires. Face à ces accusations de corruption, il dénonce une campagne diffamatoire.

Les médias ne pourront pas tirer grand chose de l'obervation de la résidence de Benjamin Netanyahou à Jérusalem ce lundi 2 janvier. Un voile noir a été installé pour décourager les regards indiscret. Ce devrait pourtant être une journée riche en événements, selon plusieurs médias israéliens, la police devrait interroger le Premier ministre à son domicile. Il est soupçonné d’avoir reçu des pots-de-vin, «cadeaux» de la part de plusieurs hommes d’affaires israéliens et étrangers.

La valeur de ces «cadeaux illégaux» pourrait s’élever à plusieurs dizaines, voire centaines de milliers d’euros. L'affaire a pris de l'ampleur après que son allié de longue date, le président du Congrès juif mondial Ronald Lauder, a déclaré à la police avoir offert au Premier ministre et à son fils des séjours d'hôtels et des costumes de marque. La preuve de ses achats, fournie par Ronald Lauder aux autorités, aurait permis d’interroger Benjamin Netanyahou.  

Dimanche 1er janvier, il avait entrepris de répondre aux accusations formulées contre lui, suggérant à l'opposition de «se calmer» lors d'une réunion du gouvernement. Sur sa page Facebook, il avait rejeté ces mises en cause et avait accusé ses opposants politiques ainsi que certains médias de vouloir le faire tomber «non pas lors d'élections comme le prévoit la démocratie» mais en montant une campagne diffamatoire contre lui. Pour expliquer ces «cadeaux», il a évoqué les liens d'amitiés qui l'unissent à ces généreux hommes d'affaires.

Une explication qui n'a pas convaincu l’ancienne ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livini, qui n'a pas apprécié l'appel au calme du Premier ministre et lui a ironiquement répondu sur Twitter : «Au moins nous payons nos costumes nous-même.»

Cette audition pourrait bien n'être que la première d'une longue série. Un deuxième dossier impliquant Benjamin Netanyahou est aujourd'hui sur le bureau de la brigade anticorruption de la police israélienne, et présenté par la presse comme plus explosif. Ses détails ne sont pour l'heure pas connus. 

Les affaires de corruption et de fraude se multiplient ces derniers temps autour du Premier ministre et de son entourage. En novembre, le procureur général avait déjà ordonné une enquête de la police sur des allégations suggérant une conduite irrégulière de la part d'un de ses proches dans l'achat de trois sous-marins allemands par l'Etat hébreu.


Le Premier ministre israélien a par ailleurs reconnu avoir reçu 38 000 euros de l'homme d'affaires français Arnaud Mimran, qui a écopé en juillet d'une peine de huit ans de prison pour une escroquerie à la taxe carbone de 283 millions d'euros.

Le Premier ministre israélien fait également l'objet d'une enquête sur l'utilisation de fonds publics pour sa villa personnelle. Enfin, un rapport du contrôleur de l'Etat s'est penché sur ses voyages en avion lorsqu'il était ministre des Finances de 2003 à 2005, pointant du doigt de possibles conflits d'intérêt.

Cela n'empêche pas Benjamin Netanyahou de se montrer confiant : «Les soi-disant précédentes affaires se sont révélées sans fondement. Il en sera de même avec ces allégations.»

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