Le voyage de Christian Estrosi en Israël, décidé «après la dangereuse décision de l'ONU qui attaque la seule démocratie de la région» selon ses propres termes, se termine le 29 décembre. A l'occasion de sa visite, le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA), Christian Estrosi s'est engagé à verser 50 000 euros d'argent public au Fonds national juif (KKL), sous couvert de la nécessité de replanter des arbres après les incendies ayant touché le pays en novembre. Le voyage a été financé par la région.
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«Avec le soutien de ma majorité régionale, une subvention de 50 000 euros sera versée au KKL par la région PACA pour contribuer au reboisement de la forêt détruite», a-t-il déclaré au cours d'une cérémonie où l'ancien maire de Nice a planté un olivier.
«Je n'ai pas besoin de recevoir de remerciement. Lorsqu'on est frères on ne se remercie pas. Nous appartenons à la même famille, à la même équipe, nous défendons les mêmes convictions et les mêmes valeurs. On se soutient, on ne se fait jamais défaut», a-t-il poursuivi.
Christian Estrosi a affirmé que la région PACA allait ainsi financer 5 000 arbres, dont 86 seraient «dédiés aux victimes de l'attentat de Nice» du 14 juillet dernier.
Or, le KKL participe à des opérations bien plus larges que le simple reboisement de zones désertiques, tel qu'affiché par l'organisation. C'est ce qu'ont découvert des journalistes tels que l'Israélien Raviv Drucker, on encore des personnalités religieuses comme ceux représentés par l'organisation T'ruah (appel des rabbins pour les droits de l'homme). Le KKL est en effet impliqué dans des activités de construction de logements et autres infrastructures illégales en territoires palestiniens. Le site américain Forward mentionne ainsi plusieurs sites construits dans des colonies avec les fonds du KKL, à Ariel, Beit El, et même un «centre de propagande pro-colonies» à Gush Etzion.
Cet utilisation de l'argent public a lieu dans un contexte bien particulier, alors que la France a voté la résolution 2334 du Conseil de sécurité des Nations unies condamnant la politique israélienne de colonisation. L'adoption de cette résolution a été qualifié d'acte antisémite le plus grave de 2016 par le Centre Simon Wiesenthal.
A ce propos, l'ancien maire de Nice a aussi rencontré le Premier ministre Benjamin Netanyahou afin de lui apporter «tout [son] soutien après la résolution de l'ONU contre Israël». Le député des Français de l'étranger Meyer Habib était aussi présent pour l'occasion.