«Je peux vous annoncer qu'en deux ans, depuis novembre 2014 précisément, nous avons pu déjouer pas moins de six attentats !» : c'est ce qu'a déclaré Eric Jacobs, chef de la police judiciaire fédérale belge, alors qu'il était interrogé par La Dernière Heure ce mardi 27 décembre, à propos de la menace terroriste.
Il a également loué la coordination entre la police et les services de renseignements, ayant permis de prévenir ces six attaques. Toutefois, selon celui qui dirige l'unité antiterroriste, la Belgique serait «en retard» dans le domaine de l'anticipation, et manquerait notamment de moyens humains. «Vu l'augmentation du volume de dossiers, près de 45% de toute la police judiciaire fédérale sont mobilisés pour des dossiers de terrorisme», a-t-il déploré. Selon lui, avec plus de 600 informations transmises chaque jour, il faudrait un véritable renforcement des effectifs pour pouvoir garantir l'efficacité du service à long terme.
Ce plaidoyer en faveur de la police belge intervient alors que les services de renseignements et l'efficacité de la police fédérale sont au cœur d'une polémique depuis les attentats de Bruxelles survenus le 22 mars 2016 dernier. Le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon, avait été critiqué pour les défaillances des services de renseignement - il avait alors proposé sa démission, qui avait été refusée.