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Alep : après ses tweets d'adieu, le «journaliste» Bilal Abdul Kareem est sain et sauf (VIDEOS)

Ses tweets d'adieu (répétés) font partie de ceux qui ont été repris par les médias occidentaux lors de la reconquête d'Alep. Mais Bilal Abdul Kareem en a finalement réchappé, et interviewe un djihadiste armé d'une ceinture d'explosifs.

Bilal Abdul Kareem, l'une des sources d'information des médias occidentaux à Alep, s'en est finalement sorti et peut continuer à travailler. ll a même publié une vidéo-surprise où il figure aux cotés d'un combattant cagoulé tenant un fusil d'assaut (russe) de type Kalashnikov. N'hésitant pas à prendre le risque d'un dysfonctionnement accidentel, le reporter indique que le combattant est équipé d'une ceinture d'explosifs, qu'il n'hésitera pas à actionner.

Car, explique Abdul Kareem dans un anglais à l'accent américain impeccable – il est né en 1970 à New York – les djihadistes «ne font pas confiance» au «régime» syrien et «sont prêts à se battre» lors de leur évacuation, en dépit de l'accord de cessez-le-feu.

Mais, grâce à cette interview avec le dangereux individu, le journaliste révèle une information précieuse, laquelle est susceptible de sauver des vies : les terroristes empruntant les corridors humanitaires pourraient se faire sauter et tuer de nombreux civils auxquels ils seraient mélangés – y compris leur famille.

Lors de la reprise des derniers quartiers d'Alep-Est encore sous contrôle des combattants islamistes, Abdul Kareem avait tweeté plusieurs messages d'adieu, y compris en vidéo, faisant craindre le pire, d'autant qu'il n'était pas le seul sur les réseaux sociaux à annoncer leur fin imminente.

Des témoignages de civils «ordinaires» que les médias occidentaux ont repris en masse.

Bana al-Abed, sortie elle aussi de l'«enfer d'Alep»

La fillette de sept ans est la façade du célèbre compte Twitter administré par ses parents, elle ne tweete donc pas directement. L'ambiguïté est parfaitement assumée par les médias, jusque dans le même article du Monde, lequel réussit à articuler et faire coexister les deux assertions contradictoires : «La fille syrienne qui tweetait l'enfer d'Alep» et «sa mère a crée un compte twitter à son nom pour raconter...»

Mais la petite Bana se porte également très bien. Evacuée vers Idleb, elle a répondu aux questions d'un autre «journaliste citoyen», Hadi Alabdallah, mais aussi activiste anti-Assad, originaire de la région de Homs et qui vit de ses piges comme correspondant pour les télévisions occidentales. Et depuis Idlib, elle s'est rendue en visite officielle rencontrer, en compagnie de ses parents activistes, le président turc Recep Tayyip Erdogan.

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