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Ukraine : sur le front de l’Est, les drones achetés par Kiev aux Etats-Unis déçoivent

Les mini-drones fournis à l'Ukraine par les Etats-Unis se seraient révélés inutiles sur le front du Donbass, étant donné que les combattants des Républiques autoproclamées peuvent facilement pirater le signal émis par ces appareils.

Six mois après avoir reçu ses drones fournis par Washington, les forces ukrainiennes se sont révélées déçues des appareils, ceux-ci s'étant montrés incapables de mener des missions de surveillance au-dessus de Lougansk et de Donetsk, a révélé l'agence Reuters.

«Depuis le début, c'était une mauvaise décision d'utiliser ces drones [dans notre conflit]» a déclaré à Reuters Natan Chazine, conseiller en chef de l'état major des forces armées ukrainiennes. Si cela ne dépendait que de lui, il renverrait ces appareils aux Etats-Unis, a-t-il affirmé.

Ancien commando de l'armée israélienne et aujourd'hui en charge des opérations de renseignement aériennes, Natan Chazine a déclaré qu'à l'heure actuelle, la majorité des drones américains étaient remisés. Selon lui, les appareils constituent davantage une «faiblesse» qu'un atout, ceux-ci pouvant être piratés par les combattants des Républiques autoproclamées du Donbass et livrer des informations sur les positions des forces ukrainiennes.

«Les données ne sont pas protégées des interceptions causées par les moyens modernes de guerre électronique», a fait savoir un membre de l'armée de l'air ukrainienne à l'agence de presse.

Plusieurs drones ont aussi été abattus par les combattants des Républiques autoproclamées, dont certains modèles ont été exposés en conférence de presse. 

En juillet, le ministère de la Défense ukrainien s'était vanté d'avoir reçu 24 drones RQ-11B Raven, dans le cadre d'un marché de 12 millions de dollars, pour un total de 72 de ces appareils ainsi que du matériel de renseignement et de reconnaissance.

Après le coup d'Etat de Maïdan, à Kiev, durant l'hiver 2014, l'Est de l'Ukraine a décidé de faire sécession. Le nouveau gouvernement avait alors préféré envoyer l'armée plutôt que d'esquisser une tentative de dialogue avec ces rebelles qu'ils qualifient de «terroristes». Le 11 février 2015, à Minsk (Biélorussie), un accord de cessez-le-feu a été difficilement négocié par Vladimir Poutine, Angela Merkel, François Hollande, et les parties du conflit ukrainien, Petro Porochenko et les représentants des républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk.

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