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Syrie : l'ONU incapable d'identifier les responsables de l'attaque d'un convoi humanitaire

Le convoi d'aide humanitaire attaqué en septembre près de la ville d'Alep a été victime d'une frappe aérienne, a estimé une enquête de l'ONU, sans être toutefois en mesure d'en désigner les responsables.

Le 19 septembre à Alep, un convoi humanitaire de l'ONU a fait «l'objet d'une attaque aérienne, plusieurs types de munitions ayant été employés depuis différents appareils», selon le rapport de la commission d'enquête des Nations unies, publié le mercredi 22 décembre. 

S'il est établi que les dommages ont «été causés par une attaque aérienne, il n'a pas été possible d'identifier celui ou ceux qui les ont perpétrés», poursuit le rapport. 

Les enquêteurs de l'ONU ne semblent ainsi pas confirmer l'hypothèse, avancée notamment par Moscou en septembre, d'une attaque menée depuis le sol dans cette zone tenue alors par les rebelles syriens. 

La Syrie, la Russie, ainsi que la coalition internationale menée par les Etats-Unis, «disposaient chacun des capacités nécessaires pour mener une telle attaque», note le rapport d'enquête, avant de souligner toutefois que l'implication d'avions de la coalition américaine était «très improbable». Le rapport n'évoque pas que, quelques jours après le drame, Moscou avait dévoilé qu'un drone américain Predator se trouvait dans la zone de l'attaque.

La commission d'enquête dit avoir reçu des rapports non confirmés affirmant que des hélicoptères et trois avions syriens avaient «très probablement» mené l'attaque, un avion russe étant également soupçonné d'y avoir participé. «La commission n'a cependant pas eu accès aux données brutes soutenant ces affirmations et, en leur absence, a donc été dans l'incapacité d'en tirer une conclusion définitive,» a-t-elle ajouté. 

Moscou et Washington ont démenti toute implication. 

Menée par un général indien à la retraite, Abhijit Guha, la commission d'enquête n'a pas été autorisée à se rendre sur les lieux de l'attaque, mais a pu se rendre en Syrie en décembre. 

Au moins dix personnes ont été tuées et 22 blessées lors de l'attaque le 19 septembre de ce convoi transportant de l'aide de l'ONU et du Croissant-Rouge syrien à Orum al-Koubra, dans l'ouest de la province d'Alep. Ce raid meurtrier avait de facto signé la fin d'une trêve en Syrie.

Des photos du convoi publiées sur Twitter par le Croissant-Rouge syrien avant l'attaque montraient de grands drapeaux bleus de l'Unicef sur certains des camions.