L'attaque contre le convoi humanitaire conjoint de l'ONU et le Croissant-Rouge arabe syrien le 19 Septembre dernier est «une mise en scène parfaitement préparée», ont annoncé les conclusions préliminaires d'experts indépendants au sein du Groupe International de soutien à la Syrie.
Après que Washington a annoncé avoir déterminé que le convoi humanitaire avait été victime d'une frappe aérienne, les experts ont procédé à une analyse comparative des photos et des vidéos de l'attaque disponibles, notamment les images capturées par le drone des forces russes qui surveillait l'avancée du convoi.
Sur cette vidéo, «il apparaît clairement que des armes de haut calibres sont acheminées sous couvert de convoi humanitaire», ont annoncé les experts.
«Utm Al-Kubra se trouve sur le territoire contrôlé par les terroristes du groupe al-Nosra. De plus, cette zone est marquée par une forte concentration de militants. Si vous prenez les rapports du 19 septembre, vous trouverez que, dans ce lieu même, en même temps, les militants d'Al-Nosra ont a lancé une offensive majeure sur Alep», affirme le document.
Dans ce nouveau rapport, les experts ont noté que l'analyse des photographies présentées dans les médias, indique qu'un poste de pilotage de l'un des véhicules du convoi est resté intact et «n'a aucune trace d'explosion, de débris ou de trous [...] seul son stock de marchandises a été touché. Il a entièrement brûlé [...] En outre, tout autour, la route est restée en parfait état, ce qui n'aurait pas été le cas si le convoi avait bel et bien subi un bombardement aérien».
Washington accusait pourtant ouvertement Moscou
Au lendemain de l'incident du 19 septembre, le ministère de la Défense russe avait déjà affirmé que le convoi n’avait pas été touché par une frappe aérienne, mais que quelqu’un aurait mis le feu à la cargaison.
Pourtant, Stephen O'Brien, en charge des opérations humanitaires de l'ONU, avait qualifié la frappe d'«attaque impitoyable» qui ne peut être expliquée ou excusée, le convoi ayant été «clairement identifié comme humanitaire» et cette information ayant été diffusée «à toutes les parties du conflit». Le haut responsable de l’ONU avait appelé à ouvrir une enquête «immédiate, impartiale et indépendante».
L'organisation avait également annoncé, le lendemain de l'attaque, une suspension de tous ses convois humanitaires en Syrie.
Dans un communiqué publié par le département d’Etat américain, son porte-parole John Kirby avait également déclaré que les Etats-Unis étaient «indignés» par cette attaque, s’abstenant d’accuser tout pays en particulier, mais ajoutant que «le régime syrien et la Fédération de Russie connaissaient la destination de ce convoi et [que] ces travailleurs humanitaires [avaient] été tués dans leur tentative de soulager le peuple syrien».