Le 21 décembre, le journaliste et écrivain américain Gersh Kuntzman a écrit dans le New York Daily News qu'il ne verserait «pas une larme» pour l'ambassadeur russe assassiné à Ankara, ajoutant : «Franchement, je suis surpris que son meurtre ne soit pas survenu plus tôt [...] Justice a été rendue.»
Des propos qui en ont choqué plus d'un sur la toile et également scandalisé le ministère russe des Affaires étrangères. Sa porte-parole s'est indignée dans un post Facebook, assurant que Moscou exigera des excuses de la part de la rédaction du New York Daily News.
Décryptant l'article de Gersh Kuntzman, Maria Zakharova a rappelé que ce dernier avait comparé l'attaque d'Ankara «à l'assassinat du diplomate allemand Ernst vom Rath en 1938, tué à Paris par un étudiant juif».
Elle note aussi que selon Gersh Kuntzman, «tout comme Karlov, Rath était "le visage public de l'atrocité" [...], à savoir le génocide des juifs, Adolf Hitler, l'antisémitisme»..
«Nous allons immédiatement envoyer un message au rédacteur en chef du journal qui a publié cet article profondément russophobe et qui justifie ouvertement une attaque terroriste, et exiger des excuses [de sa part]», a déclaré Zakharova.
S'adressant ensuite directement à l'auteur de l'article, la porte-parole du ministère de l'Intérieur russe écrit : «Gersh Kuntzman, comparez-vous sérieusement les idées d'un étudiant juif à celles de Mevlut Altintas [l'assassin de l'ambassadeur russe à Ankara]? [...]comprenez vous seulement ce que vous dîtes : que la lutte du peuple juif contre l'antisémitisme dans les années 1930 est comparable aux actes terroristes de l'Etat islamique et de Jabhat al-Nosra ? Feriez vous la même approche vis-à-vis des attaques terroristes qui ont lieu en Israël ?»
Selon la porte-parole du ministère de l'Intérieur russe, le révisionnisme historique aux Etats-Unis a atteint des sommets d'absurdité, mais même là, les propos de Kuntzman dépassent l'entendement.
«J'appelle les organisations antifascistes du monde entier à exprimer leur position sur cet article avant qu'il ne soit trop tard», ajoute-t-elle en guise de conclusion.