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Le pape François libère le lanceur d'alerte dans l'affaire du «Vatileaks II»

Le pape François a accordé sa clémence à un prêtre espagnol qui était en prison pour avoir fourni des documents confidentiels sur les finances du Vatican à des journalistes dans l'affaire surnommée «Vatileaks II».

Monseigneur Angel Lucio Vallejo Balda a pu bénéficier d’une «libération conditionnelle» alors qu’il avait déjà purgé une bonne partie de sa peine dans l'affaire du «Vatileaks II». «Il s'agit d'une mesure de clémence, qui lui permet de retrouver sa liberté, la peine n'est pas annulée», précise le Saint-Siège. 

N'étant plus sous l'autorité du Vatican, le prêtre de 55 ans devrait revenir dans son diocèse d’Astorga, en Espagne.

La magistrature du Vatican avait inculpé cinq personnes dans l'affaire. Outre Monseigneur Balda, qui était incarcéré depuis le 1er novembre 2015, une consultante externe du Vatican, Francesca Chaouqui, avait rapidement été libérée après avoir consenti à coopérer avec les enquêteurs. Le secrétaire de Monseigneur Balda, Nicola Maio, ainsi que deux journalistes auteurs des ouvrages sur la vie financière du Saint-Siège, Via Crucis et Avarizia, écrits à partir des documents fournis par Angel Vallejo Balda, avaient également été inculpés. 

Lors du procès qui a duré huit mois, Monseigneur Balda avait reçu la plus lourde peine, 18 mois de prison. Francesca Chaouqui avait été condamnée à dix mois de prison avec sursis et Nicola Maio, avait de son côté été jugé innocent. Les deux journalistes italiens, dont les livres sont devenus des best-sellers, ont été acquittés par le tribunal au motif que le Vatican n'avait pas l'autorité pour les condamner.  

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Leurs ouvrages révèlent entre autres que 400 millions d'euros de dons auraient été détournés de la caisse du «Denier de Saint-Pierre» pour les besoins de la Curie. Ou encore que 200 000 euros de fonds destinés à un hôpital auraient finalement été alloués à la rénovation de l'appartement de l’ancien numéro deux du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone.

Le «Vatileaks II» est intervenu quatre ans après le premier scandale de «Vatileaks», dans lequel Gianluigi Nuzzi avait publié la correspondance privée du pape Benoît XVI. L'homme derrière la première fuite, Paolo Gabriele, le majordome du pape, avait été emprisonné en octobre 2012 et condamné à rester 18 mois derrière les barreaux. Le pape Benoît lui avait cependant accordé la clémence après deux mois de prison.

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