La justice allemande a annoncé avoir remis en liberté, en raison de preuves insuffisantes, l'homme qui avait été arrêté quelques instants après l'attentat de Berlin.
«La personne suspectée [...] a été remise en liberté dans la soirée sur ordre du parquet fédéral. Les résultats de l'enquête n'ont à l'heure actuelle pas mis à jour d’éléments confirmant des soupçons concrets», peut-on lire dans le communiqué du parquet fédéral, qui ajoute : «Les expertises de la police scientifique et technique n'ont pas pu établir jusqu'à présent la présence du suspect dans la cabine du poids-lourd.»
Plus tôt dans la journée, le chef de la police de Berlin avait déjà indiqué qu'il n'était pas certain que le suspect, un demandeur d'asile pakistanais qui niait les faits, soit le conducteur du camion. La police n'excluait donc pas qu'un «dangereux criminel [soit toujours] dans la nature».
Alors que l'enquête suit son court à propos de l'attentat qui a coûté la vie à 12 personnes sur un marché de Noël à Berlin, les informations sont contradictoires et la prudence s'impose. Dans un premier temps, le ministère de l'Intérieur avait indiqué que l'assaillant était un migrant «probablement» d'origine pakistanaise. Citée par le journal Die Welt, la police berlinoise avait ensuite déclaré : «Nous n'avons pas la bonne personne».
Informations contradictoires
La police a toutefois évoqué dans un premier temps le courage d'un témoin, lors de l'intervention. Ce témoin a aidé la police à poursuivre le suspect alors qu'il prenait la fuite en direction du parc berlinois de Tiergarten. D'autres témoins ont également averti la police et permis de le localiser.
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Ajoutant à la confusion, la chancelière allemande Angela Merkel a pour sa part très rapidement admis que l'auteur des faits pouvait être un un migrant. «Cela serait pour nous particulièrement difficile à supporter s'il se confirme que cet acte a été commis par une personne qui a demandé à l'Allemagne protection et asile», a-t-elle déclaré, alors que sa politique migratoire – l'accueil de plus d'1 million de réfugiés en 2015 – est durement critiquée dans le pays, notamment depuis la vague d'agressions sexuelles de la Saint-Sylvestre 2015 et des nombreux attentats de l'été 2016 en Allemagne. La chancelière, au pouvoir depuis onze ans, brigue un quatrième mandat.