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Allemagne : le gouvernement aurait censuré des données sur la pauvreté et le lobbying dans le pays

La presse allemande accuse les autorités d'avoir fait retirer, dans un rapport à venir sur la pauvreté, des passages évoquant le manque de considération des partis pour les pauvres et l'influence des lobbyistes sur les décisions politiques.

A l'approche des élections législatives, le gouvernement allemand chercherait-il à masquer la crise de représentativité dont souffrent les classes populaires dans le pays ? Le journal allemand Süddeutsche Zeitung a accusé les autorités d'avoir effacé certains éléments d'un rapport sur la pauvreté qu'il s'est procurés. La publication de sa version expurgée est prévue au printemps 2017.

Dans l'un des passages en question, des chercheurs affirment que les partis politiques allemands ont intégré le fait que les catégories populaires votaient moins que les catégories aisées. Ces formations politiques, par conséquent, établiraient donc sciemment des programmes adressés aux couches les plus favorisées de la population, qui votent. «Une réforme a plus de chance d’être adoptée si elle est soutenue par les riches», pouvait-on ainsi lire dans la version originale du document, selon le journal.

Un autre passage «censuré» indiquerait : «Non seulement les personnes en Allemagne participent à la politique à des degrés variables selon leurs revenus, mais les pauvres sont clairement délaissés dans le processus de décision politique». Enfin, affirme le quotidien allemand, un passage faisant état de l'influence des «représentants d'intérêts particuliers» et du «lobbying» a fait l'objet d'une coupe.

Cette affaire n'a pas manqué de provoquer de vives réactions médiatiques dans le pays. Le journal TagesSpiegel, par exemple, s'étant indigné en ces termes : «On efface carrément les pauvres !»

Une polémique survenant à moins d'un an des élections législatives de l'été 2017, auxquelles participera l'actuelle chancelière Angela Merkel, récemment reconduite à la tête de son parti, dans l'optique d'obtenir un quatrième mandat.

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