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Pour éviter le «désastre» du projet de résolution français sur Alep, Moscou soumet le sien à l’ONU

Après avoir déclaré que la Russie mettrait son veto à un projet de résolution française qualifié de «désastre» par l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine, Moscou soumet sa propre résolution, qui ne mentionne pas la présence d'observateurs à Alep.

Le 18 décembre, la Russie a soumis au 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU sa propre résolution sur la situation à Alep, lors d'une réunion qui se tient à huis clos, ont révélé des diplomates.

L'ambassadeur de la Russie auprès des Nations unies, Vitali Tchourkine, avait auparavant prévenu que la Russie mettrait son veto au projet de résolution français qui prévoit l'envoi d'observateurs pour superviser l'évacuation des civils de la ville d'Alep. Le texte russe, en revanche, ne mentionne pas la présence d'observateurs. «Nous ne pouvons laisser voter ce texte car c'est un désastre», a déclaré Vitali Tchourkine.

Le représentant de la Russie a ajouté que Moscou proposerait son propre projet de déploiement d'observateurs à Alep, mais sans donner plus de détails.

La Russie a déjà opposé son veto à six résolutions du Conseil de sécurité sur la Syrie depuis le début du conflit en mars 2011 dans lequel plus de 310 000 personnes ont trouvé la mort.

La résolution française propose que le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, fasse déployer rapidement à Alep le personnel humanitaire de l'ONU déjà présent en Syrie «pour une surveillance adéquate neutre et une observation directe» de «l'évacuation des parties assiégées d'Alep».

A Alep, ce 18 décembre, des dizaines de bus ont commencé à pénétrer dans le réduit rebelle d'Alep afin de permettre la reprise de l'évacuation des milliers de civils et d'insurgés qui s'y trouvent toujours, affamés et transis.

Il resterait environ 40 000 civils et de 1 500 à 5 000 combattants avec leurs familles, selon l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura.

Ces personnes sont bloquées depuis le 16 décembre dans une poche rebelle de la deuxième ville de Syrie, presque entièrement libérée par les forces du président Bachar al-Assad après une violente offensive aérienne et terrestre qui a duré un mois.

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