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Allemagne : un ancien chef taliban tente une demande d'asile et se fait refouler à Francfort

D’après une information de Der Spiegel, il y a quelques semaines, un Afghan s'est rendu avec sa famille à Francfort où, à l’aéroport, il a demandé l'asile en Allemagne. Une enquête a révélé qu'il était en fait un haut responsable des talibans.

Un ancien chef taliban a décidé de tenter une demande d'asile en Allemagne, a indiqué Der Spiegel. L'homme a effectué un vol vers l’Allemagne depuis Riyadh, la capitale de l’Arabie saoudite et a essayé de passer les contrôles douaniers avec un faux passeport.

Lorsque la police fédérale a réalisé que ses papiers étaient des faux, l’homme a tenté le tout pour le tout et demandé l’asile pour lui et sa famille.     

Lorsque l'Office fédéral pour les migrations et les réfugiés (BAMF) a vérifié son identité, il a réalisé qu'il n'était autre que Abdul Rauf Mohammed, qui était ministre de la Santé lorsque les talibans fondamentalistes étaient à la tête de l'Afghanistan dans les années 1990.    

Ce n'est pas la première fois que Abdul Mohammed, qui aurait rencontré Oussama ben Laden à plusieurs reprises, se rend en Europe pour y demander l’asile.

En 2000, il s'était rendu en Norvège avec sa famille, où il a obtenu l'asile après avoir affirmé qu'il était entré en conflit avec d'autres membres de la direction talibane. À l'époque, il a également dit qu'il était un opposant au gouvernement de Kaboul.   

Mais en 2014, il a été chassé de Norvège, soupçonné de mener des actions de radicalisation des jeunes musulmans dans le pays.    

Aujourd'hui, re-belotte : Après lui avoir interdit de quitter l'aéroport de Francfort, la BAMF a rejeté sa demande et l'a renvoyé en Arabie saoudite. De là, il aurait regagné l’Afghanistan.    

Selon un rapport publié dimanche à Die Welt, en Allemagne, de plus en plus de réfugiés en provenance d'Afghanistan prétendent avoir combattu les talibans pour empêcher les autorités de les expulser.     

Un porte-parole du ministère de l'Intérieur a indiqué au journal qu'un nombre croissant de demandeurs d'asile prétendent que soit eux-mêmes, soit un membre de leur famille ont combattu pour les Talibans car ces derniers les y auraient obligés, mais qu’ils ne partagent pas du tout leur doctrine.   

 

Le ministère de l'Intérieur a expliqué que prétendre être un ancien combattant Taliban afin d'éviter l'expulsion pourrait avoir des conséquences juridiques. 

«Cette allégation pourrait amener les procureurs fédéraux à ouvrir une enquête sur les soupçons de soutien d'une organisation terroriste étrangère», a déclaré un porte-parole à Die Welt.    

Mais l'ouverture d'une telle enquête conduirait également à une suspension de l’expulsion le temps que durera l’enquête.

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