Lors d'une discussion avec des hommes d'affaires le 12 décembre, Rodrigo Duterte a admis avoir déjà tué de ses propres mains des criminels présumés lorsqu'il était maire de la ville de Davao entre 1988 et 1998. Il a expliqué qu'il patrouillait la nuit sur sa «grosse moto, à l'affût des embrouilles». «Je le faisais moi-même, juste histoire de montrer aux policiers que si moi je pouvais le faire, eux aussi», a-t-il ajouté, précisant qu'il entendait «sauver la génération à venir de la perdition».
Des documents révélés par WikiLeaks établissent qu'il aurait dirigé une milice appelée l'«Escadron de la mort», à Davao, qui aurait procédé à l'exécution de plus de 1 000 criminels supposés. L'intéressé s'en est toujours défendu. Parallèlement, Rodrigo Duterte est régulièrement accusé par différentes ONG d'encourager les exécutions extra-judiciaires et les règlements de compte violents : le président philippin, de son côté, continue d'affirmer sa volonté de mener à bien sa politique anti-drogue.
Dans le cadre d'une déclaration précédente, le très tumultueux président philippin Rodrigo Duterte s'était déjà affublé du rôle de grand méchant, en affirmant : «L'Allemagne a eu Hitler, les Philippines m'ont moi» en se désignant du doigt. Il a fait de cette communication non-conventionnelle une marque de fabrique, asseyant par la même occasion l'image de sa politique intraitable envers les délinquants.