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Association Ukraine-UE ? Oui, mais sans adhésion ni Défense, préviennent les Pays-Bas

Après le «non» au référendum d'avril 2016, le Premier ministre néerlandais ne renonce pas. Mais, afin de ménager son opinion publique, Mark Rutte exige de ses partenaires européens de vider d'amender fortement l'accord d'association avec l'Ukraine.

C'est la seule possibilité dont dispose Mark Rutte, Premier ministre des Pays-Bas, pour tenter de faire accepter aux Néerlandais l'Accord d'association entre l'Union européenne et l'Ukraine. Présenté comme non-négociable, le texte qui sera présenté le 15 décembre aux autres membres de l'Union européenne par les Pays-Bas lors du Conseil de l'Europe amputerait le texte de l'accord des garanties d'assistance à l'Ukraine initialement prévues en matière de sécurité collective et militaire ou encore financière. Une proposition qui si elle était acceptée, viderait l'Accord conclu entre l'UE et l'Ukraine d'une bonne partie de sa substance.

Selon l'agence Reuters, qui a pu prendre connaissance du texte avant sa présentation officielle le 15 décembre 2016, le Premier ministre ne veut pas non plus de la libre-circulation des citoyens ukrainiens et de leur droit à travailler en Europe. Bien que ces dispositions ne figurent pas nommément dans le projet d'accord initial, les Pays-Bas, selon Reuters, exigeraient qu'il soit explicitement mentionné que l'Ukraine ne puisse prétendre à de tels droits.

Impasse politique

Le gouvernement néerlandais a dû se résoudre à organiser un référendum sur le projet d'Accord d'association entre l'UE et l'Ukraine, négocié entre 2007 et 2012. L'accord aurait dû être signé le 29 novembre 2013, mais au dernier moment, le président ukrainien Viktor Ianoukovitch s'y était refusé, ne le trouvant pas suffisamment intéressant pour sa pays. Il fut renversé lors du coup d'Etat de février 2014, également dénommé «révolution de Maïdan».

Aussi, aux Pays-Bas, c'est un mouvement d'opinion, improbable et surprenant pour les élites européennes, du nom de GeenStijl, constitué de citoyens et d'intellectuels, qui a mis à profit une possibilité nouvelle aux Pays-Bas depuis juin 2015 d'initiative populaire, qui a déclenché la consultation du peuple, dans un contexte de défiance à l'égard de l'Union européenne et de tout élargissement. GeenStijl s'est inscrit dès le début dans une stratégie où ce premier référendum n'est qu'un premier pas vers un «Nexit», une consultation du peuple en vue d'une sortie des Pays-Bas de l'Union européenne. Aussi, Mark Rutte, afin d'éteindre l'incendie, doit-il prendre en compte l'issue d'un référendum qui, pourtant, n'est que consultatif.

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