Boris Johnson s'exprimait le 9 décembre, à Manama, capitale de Bahrein, en ouverture d'un forum annuel sur la sécurité régionale, lorsqu'il a affirmé : «La Grande-Bretagne est de retour à l'est de Suez» et va «renforcer de vieilles amitiés.»
Le ministre britannique des Affaires étrangères a tenu ces propos au lendemain de son recadrage par Downing Street pour avoir dénoncé «les guerres par procuration» menées par l'Arabie saoudite. Une opinion qui ne reflète pas la position officielle du Royaume-Uni.
«La Grande-Bretagne a fait partie de votre histoire durant les 200 dernières années et nous serons avec vous pour les siècles à venir», a-t-il ajouté lors de ce forum organisé par l'International Institute for Strategic Studies (IISS).
«Nous allons dépenser 3 milliards de livres (environ 3,6 milliards d'euros) dans le cadre de nos engagements militaires dans le Golfe sur les dix prochaines années», a aussi indiqué Boris Johnson.
«Votre sécurité est notre sécurité», a-t-il ajouté.
Avec ces propos, Boris Johnson est resté dans la ligne tracée le 7 décembre par le Premier ministre britannique Theresa May, lors du sommet annuel du Conseil de coopération du Golfe (CCG), où le Royaume-Uni et le CCG ont lancé un «partenariat stratégique» notamment contre les «actions déstabilisatrices» de l'Iran.
A Manama, le ministre britannique a encore souligné la nécessité pour l'Arabie saoudite de protéger ses frontières contre les bombardements des rebelles mais a aussi exprimé sa profonde inquiétude sur «les souffrances endurées par le peuple yéménite».
«Le seul usage de la force» n'apportera pas la stabilité au Yémen, a-t-il prévenu.
Boris Johnson sera en visite le 11 décembre en Arabie saoudite, dont la rivalité régionale avec l'Iran chiite s'exprime notamment à travers les conflits de Syrie et du Yémen. Dans ce dernier pays, Ryad est à la tête d'une coalition militaire de pays arabes qui soutiennent les forces loyalistes contre des rebelles chiites soutenus par l'Iran.
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