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Syrie : une nouvelle résolution appelant à un cessez-le-feu à Alep adoptée à l'ONU

Après un premier échec le 5 décembre 2016, l'ONU a voté à 122 voix contre 13 une résolution appelant à la fin des combats à Alep. Dans les quartiers encore sous leur contrôle, les djihadistes empêchent les civils de fuir les combats.

La résolution, portée par le Canada devant l'Assemblée générale des Nations Unies appelle à la «cessation de toutes les attaques contre les civils» et demande également à la levée du siège des enclaves tenues par les «rebelles» djihadistes. 122 pays ont voté en faveur de la résolution, 13 s'y sont opposés, tandis que 36 membres se sont abstenus. Non-contraignante, la résolution a une portée essentiellement politique et diplomatique.

Le 5 décembre 2026, une première résolution portée par l'Egypte, l'Espagne et la Nouvelle-Zélande avait échoué en raison du veto de la Russie et de la Chine, deux des cinq membres permanents du Conseil de sécurité. Alors que les quartiers d'Alep-Est sont libérés les uns après les autres, dans les dernières poches encore sous leur contrôle, les rebelles islamistes tentent, selon l'Organisation des Nations unies de retenir les civils. D'autres témoignages, de la part de civils libérés, évoquent des actes de torture.

La résolution vise à acheminer l'aide humanitaire, avec pour préalable nécessaire une cessation des combats. Par le passé, de telles trêves ont échoué, permettant notamment aux rebelles de consolider leurs positions et de se réorganiser et n'ont pas permis d'évacuer un grand nombre de civils, l'accès aux corridors humanitaires mis en place par la Russie et le gouvernement syrien étant bloqués par des tirs de snipers «rebelles» et de bombardements.

«En prenant en considération le résultat des trêves précédentes, le cessez-le-feu [...] sera indubitablement utilisé pour réunir et réarmer les extrémistes et ne ferait que ralentir la libération d'Alep», avait estimé le ministre des Affaires étrangères russes Sergueï Lavrov lors du vote de la première résolution le 5 décembre 2016.

Pour Viktor Tchourkine, ambassadeur de Russie auprès des Nations unies, attendre d'une telle résolution, par ailleurs non-contraignante à l'instar des autres résolutions de l'ONU, qu'elle se traduise par un «changement radical de la situation sur le terrain» est «irréaliste». L'ambassadeur français François Delattre, favorable à la résolution, a indiqué pour sa part qu'«il n'était jamais trop tard pour sauver des vies, porter assistance à la population et poser les bases d'une solution politique». Les positions des Occidentaux d'une part et de la Russie d'autre part semblent donc irréconciliables, tant les visions de la même situation sur le terrain diffèrent.

Le chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini semble ainsi être persuadé que l'Union européenne, bien que n'ayant pas accès aux zones de combats, serait la seule à apporter une aide humanitaire en Syrie. Une déformation scandaleuse des faits qui ignore totalement «les actions menées par la Russie depuis longtemps» en Syrie, pour le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov.

Le 5 décembre 2016, un hôpital mobile russe était ainsi bombardé par des tirs «rebelles», tuant deux infirmières russes et blessant grièvement un médecin pédiatre.

Voir aussi : Premières images du bombardement rebelle sur un hôpital mobile russe à Alep (VIDEO CHOC)