«Il est vital pour la démocratie que l'inscription sur les listes des électeurs, ainsi que leur indentification soient effectuée de façon rigoureuse». C'est ainsi que Kingsley Purdam, professeur de statistique à l'Université de Manchester, présente les résultats de son étude selon laquelle quelque 3 000 électeurs décédés pourraient participer au vote lors des prochaines élections législatives britanniques, autrement appelées «élections générales». Mais la raison n'est pas à chercher dans le domaine du surnaturel. C'est une conséquence du système de vote par correspondance au Royaume-Uni dont l'inscription est close deux semaines avant le scrutin proprement dit.
Or, dans l'intervalle entre la clôture et le jour des élections, un certain nombre d'électeurs, dans un mouvement naturel, retrouvent leur créateur. C'est le cas de 25 500 britanniques environ en deux semaines. Et le docteur Purdam a fait le calcul : environ 3 000 personnes dont le vote par correspondance sera comptabilisé alors qu'ils auront quitté ce monde entre-temps. Un phénomène appelé à prendre de l'ampleur, puisque le vote par correspondance, pratique, séduit de plus en plus de sujets de sa Majesté.
Pas de quoi changer le sens d'une élection pour l'instant. Mais la Royal Statistic Society, association des statisticiens de Grande-Bretagne, s'inquiète pour l'avenir : le vieillissement de la population combinée au fait que c'est chez les personnes âgées que l'on constate une forte participation.