L'affaire est parvenue jusqu'à la Cour fédérale, située à Karlsruhe, organe judiciaire allemand le plus élevé. Le recours des parents, lesquels s'opposaient à ce que leur fille prenne part aux leçons scolaires de natation mixtes – a été rejeté. Il faut dire que même le burkini n'était pas suffisant aux yeux des parents, pour lesquels un maillot recouvrant l'intégralité du corps n'est pas conforme à leur idée des préceptes de l'islam. Solidaire, la jeune fille de 11 ans a expliqué devant la cour suprême qu'une fois mouillé, le vêtement-combinaison ne suffisait pas à masquer ses formes.
Un argument que la Cour suprême n'a pas retenu, à l'instar des juridictions inférieures par lesquelles l'affaire était déjà passée. En outre, selon les juges, l'islam ne donne pas d'indications suffisamment précises quant aux us et coutumes vestimentaires.
Remise en cause du modèle multiculturel en Allemagne
La question de l'intégration des musulmans et de l'islam dans la société s'impose dans les débats en Allemagne, d'autant que la campagne pour les législatives de 2017 a bel et bien commencé. L'arrivée de plus d'un million de migrants en 2015 et la poussée du parti anti-immigration l'Alternative pour l'Allemagne, l'AfD, ont eu pour conséquence un durcissement des positions quant à l'immigration et à la société «multiculturelle».
A la poursuite d'un quatrième mandat, Angela Merkel elle-même est revenue sur sa ligne d'accueil migratoire sans limite. Devant son parti, la CDU, réuni en congrès le 6 décembre 2016, la chancelière s'est ainsi déclarée favorable à l'interdiction du voile intégral, «partout où c'est légalement possible».
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