International

Royaume-Uni : le gouvernement dévoile un calendrier pour le Brexit

Le Premier ministre britannique Theresa May a accepté une demande des députés de révéler sa stratégie sur le Brexit avant de déclencher le processus de sortie de l'UE, mais à condition que le Parlement valide en retour son calendrier.

Mise en difficulté par une motion des députés travaillistes, le Premier ministre britannique Theresa May a réalisé le 6 décembre une volte-face spectaculaire.

Theresa May a accepté au dernier moment de révéler sa stratégie concernant le Brexit. Un amendement déposé en son nom a altéré le sens de la motion travailliste. Le texte amendé invite désormais l'ensemble des députés à «respecter les souhaits» exprimés par les Britanniques lors du référendum du 23 juin et demande l'invocation de l'article 50 (qui déclenche le processus de sortie de l'UE) avant la date du 31 mars 2017.

En clair, si les députés travaillistes votent pour la motion amendée, cela signifie qu'ils acceptent et soutiennent le calendrier proposé pour le Brexit ainsi que le principe de ne pas remettre en cause le résultat du référendum du 23 juin.

Les députés travaillistes avaient déposé une motion pour dévoiler «la feuille de route du gouvernement sur la sortie de l'Union européenne avant d'invoquer l'article 50» du traité de Lisbonne. Le gouvernement, qui ne dispose que d'une courte majorité de 13 voix à la Chambre des Communes, craignait la défection de plusieurs dizaines de députés conservateurs qui auraient pu se rallier à la motion déposée par l'opposition travailliste. 

Pour sa part, le député conservateur eurosceptique Steve Baker a salué l'amendement du gouvernement et exhorté ses collègues conservateurs à l'appuyer. La motion doit être discutée le 7 décembre au Parlement, avant de faire l'objet d'un vote non contraignant pour le gouvernement. 

Un porte-parole du Premier ministre a par ailleurs précisé le 6 décembre qu'une distinction devait être faite entre d'un côté l'amendement de la motion et de l'autre la bataille judiciaire menée par le gouvernement pour annuler une décision de la Haute Cour. Ce jugement oblige le gouvernement à consulter le Parlement avant de déclencher la procédure de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.  

Cette décision de la Haute Cour a provoqué la colère des défenseurs du Brexit, qui y voient une manière de remettre en cause la décision des 52% de Britanniques qui ont voté pour une sortie de l'UE en juin dernier. 

Lire aussi : Brexit : l'Ecosse et le Pays de Galles se joignent à la bataille judiciaire