«Je vais me rendre à Pearl Harbor» à l'occasion d'un voyage diplomatique dans l'Etat américain d'Hawaï fin décembre, a annoncé à la télévision le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, le lundi 5 décembre. Une visite historique qui aura pour objet, selon les mots du dirigeant, de «rendre hommage aux victimes» et de rappeler les «horreurs de la guerre» à ne pas répéter.
En d'autres termes, le chef du gouvernement japonais ne prévoit pas de présenter les excuses officielles de son pays pour l'attaque surprise de décembre 1941 contre la base navale américaine, lors de son déplacement – inédit – sur ce site militaire situé sur l'île d'Oahu, dans l'océan Pacifique. L'assaut aérien, qui avait provoqué l'entrée en guerre de Washington, avait causé la mort de plus de 2 400 soldats et civils américains.
L'annonce fait écho à la visite également inédite du président américain Barack Obama à Hiroshima, ville japonaise ayant perdu 140 000 personnes lors de la frappe nucléaire du 6 août 1945. Durant cette visite, le locataire de la Maison Blanche avait «rendu hommage aux morts» et promis d'œuvrer à la construction d'«un monde sans armes nucléaires», mais n'avait ni présenté d'excuses officielles, ni émis aucun jugement sur la décision de son lointain prédécesseur Harry Truman de larguer une bombe atomique sur la ville nippone.
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