Un navire des Gardiens de la Révolution iraniens aurait pointé une arme contre un hélicoptère de l'armée américaine près du littoral iranien dans le détroit d'Ormuz, selon deux sources anonymes du Pentagone citées par Reuters.
L'incident a eu lieu à quelques dizaines de kilomètres de la côte iranienne quand un hélicoptère MH60 de la Navy est passé à 800 mètres de deux bateaux iraniens. Un des navires a alors pointé une arme non spécifiée dans sa direction.
«Leur attitude selon nos standards est une provocation et pourrait être vue comme une escalade [des tensions]» ont expliqué les responsables, poursuivant qu'ils considéraient ce comportement comme «risqué et non professionnel». Ils ont cependant conclu en affirmant qu'à aucun moment l'équipage de l'hélicoptère ne s'est senti menacé.
Ce dernier incident en date fait suite à une série d'altercations dans le détroit d'Ormuz où la forte présence militaire américaine n'arrange pas les relations déjà tendues entre les deux pays. En septembre, l'USS Firebolt a dû changer de trajectoire alors qu'un navire des Gardiens de la Révolution lui coupait la route.
En juillet, l'USS New Orleans et son escorte ont été approchés par plusieurs navires iraniens dont l'équipage a entrepris de filmer les Marines. L'USS New Orleans avait 650 militaires à son bord, dont le général Joseph Votel, en charge des opérations militaires américaines au Moyen-Orient.
L'incident le plus notable a eu lieu en janvier lorsque dix militaires américains ont été arrêtés alors que leurs deux bateaux avaient pénétré illégalement dans les eaux territoriales iraniennes. La vidéo de leur détention où on peut les voir à genoux les mains sur la tête a fait le tour du monde.
Une enquête sur l'altercation a révélé que les militaires américains, qui souhaitaient rejoindre leur base au Barhein, n'étaient pas préparés pour un tel voyage, leur moteur avait lâché et ils ne disposaient pas d'un système GPS en état de marche.
En mai dernier, le Commandant de corps des Gardiens de la Révolution islamique a déclaré lors d'une intervention télévisée que Téhéran serait dans son droit si elle devait se défendre d'une manœuvre agressive de la part des Etats-Unis dans le détroit, qui est une des routes principales pour le transport du pétrole.
Pendant sa campagne électorale, Donald Trump a pris une position ferme en direction de l'Iran. Il a affirmé que tout navire iranien qui «harcèlerait» un bateau de la Navy dans la région serait «coulé», s'il venait à être élu.
Le détroit d'Ormuz est un couloir maritime étroit qui sert de porte d'entrée au Golfe persique. Il est considéré par l'Iran – qui occupe les côtes Nord de cette étendue d'eau – comme essentiel à la défense de son littoral.
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