Interrogée ce dimanche 27 novembre par le Sunday Times sur sa manière de diriger le Royaume-Uni et sur la difficulté de prendre de bonnes décisions, Theresa May a répondu que ses responsabilités se posaient parfois «en termes de foi».
«Je suis un membre pratiquant de l'Eglise d'Angleterre, et par conséquent, cela se reflète dans les choses que je fais», a-t-elle précisé. «Nous sommes dans une ère de changement, une époque qui nous pose d'énormes défis, et j'en suis parfaitement consciente», a-t-elle ajouté pour expliquer son besoin de repères.
Arrivée au pouvoir suite au référendum sur le Brexit et confrontée à des négociations pour le moins tendues avec l'Union européenne, Theresa May a confié que son poste «ne lui laisse que très peu de temps pour dormir», mais qu'elle ne se laissait pas déborder pour autant. «Ce n'est pas comme si je décidais de faire quelque chose de manière bornée. Je prends toujours le temps d'y réfléchir, de sonder mes intuitions, de regarder les faits, de peser les arguments, parce qu'il faut toujours réfléchir aux conséquences imprévues.»
Ces déclarations, relativement inhabituelles pour un chef d'Etat européen, ont fait réagir plusieurs britanniques sur les réseaux sociaux, apparemment agacés de voir une personnalité politique aux responsabilités importantes invoquer la religion comme ligne de conduite. L'acteur Edward Marsan s'inquiète sur Twitter : «Donc, mon pays et le futur de mes enfants est entre les mains de l'ami imaginaire de Theresa May ?»
L'écrivain britannique Harry Leslie Smith a commenté les propos tenus par le Premier ministre avec amertume : «Chaque fois qu'un Premier ministre aisé invoque Dieu, vous savez que les pauvres sont éloignés un peu davantage du paradis», a-t-il tweeté.
D'autres semblent avoir pris ces déclarations avec humour, en profitant pour caricaturer les positions protectionnistes de Theresa May. «Je n'arrive pas à croire que Theresa May place sa foi dans un dieu du Moyen-Orient plutôt que dans une de nos divinités britanniques !», ironise cet internaute.
En Angleterre, la religion continue de jouer un certain rôle au sein des institutions de la monarchie. Un certain nombre de sièges au sein de la Chambre des Lords sont réservés aux évêques, et le pouvoir spirituel continue à peser dans les décisions politiques concernant des questions sociétales telles que l'avortement.