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Trump, el-Assad, Poutine... Le monde réagit au décès de l'ex-président cubain Fidel Castro

A l'annonce du décès de Fidel Castro, de nombreux dirigeants internationaux, hommes politiques et figures médiatiques se sont exprimés sur l'héritage laissé par le père de la Révolution cubaine.

Samedi 26 novembre

Hommage à Fidel Castro à Paris à suivre en direct sur Periscope.

Le président syrien Bachar al-Assad a salué la «résistance légendaire» de Fidel Castro face à l'embargo imposé par les Etats-Unis contre Cuba, a rapporté l'AFP.

«Le grand leader Fidel Castro a mené la lutte de son peuple et de son pays contre l’impérialisme et l'hégémonie pendant des décennies», a écrit le chef d'Etat dans une lettre de condoléances adressée au président Raul Castro.

Le roi d'Espagne Felipe VI a salué en Fidel Castro une «figure d'une indiscutable importance historique», a rapporté l'agence AFP. «C'est pourquoi je veux [...] rappeler ses liens de famille avec l'Espagne», a-t-il également indiqué, dans un télégramme adressé au président cubain Raul Castro.

Après un premier tweet laconique, le président américain Donald Trump a fait savoir que «l'administration [américaine] ferait tout ce qui est en son pouvoir pour permettre au peuple cubain de commencer enfin son voyage vers la prospérité et la liberté», a indiqué l'agence Reuters.

Fidel Castro, a affirmé le président américain élu, a été «un dictateur brutal qui a opprimé son peuple».

Le président américain Barack Obama a fait part de ses condoléances à la famille de Fidel Castro, ajoutant que ses «pensées et prières [allaient] au peuple cubain», d'après l'agence Reuters.

La ville de Miami a été le théâtre de scènes de liesse, dans la nuit du 25 au 26 novembre, après l'annonce de la mort de Fidel Castro : des exilés cubains ont manifesté en nombre leur joie de voir l'ancien dirigeant révolutionnaire quitter ce monde, criant des slogans tels que «Cuba libre !» ou «liberté, liberté !».

Les Canadiens «s'associent au peuple cubain dans le deuil» après la mort de Fidel Castro et «la perte d'un leader remarquable», a déclaré le Premier ministre canadien Justin Trudeau, selon l'agence AFP.

Pour la légende du football argentin Diego Maradona, Fidel Castro était «le plus grand», comme un «second père» pour lui, rapporte l'AFP.

Le président élu des Etats-Unis, Donald Trump, a réagi sur Twitter en publiant un message pour le moins étonnant, se contentant de constater, sans autre commentaire : «Fidel Castro est mort !» 

Pour le président chinois Xi Jinping, cité par l'agence AFP, «le peuple chinois a perdu un camarade bon et sincère». «Le camarade Castro vivra éternellement», a en outre déclaré le chef d'Etat, lors d'une intervention sur la principale chaîne de télévision nationale.

Outre son hommage à la figure historique de Fidel Castro, le président français François Hollande a demandé samedi que l'embargo qui «pénalise Cuba soit définitivement» levé, lors d'une déclaration à la presse à Antananarivo (Madagascar), citée par l'agence AFP.

Du côté des politiques français, sans surprise, les hommages à la mémoire de Fidel Castro, samedi matin, sont essentiellement venus des rangs la gauche et des communistes.

Le secrétaire général du Parti communiste, Pierre Laurent, a ainsi salué le souvenir du Lider Maximo, qui a selon lui combattu toute sa vie «l'impérialisme américain pour la dignité de son peuple».

De même, le socialiste Gérard Filloche s'est fendu de plusieurs tweets passionnés saluant l'héritage historique du leader de la révolution cubaine.

A gauche toujours, l'ex-ministre de la Culture Jack Lang a déclaré sur le plateau de France Info que «c'est un géant de la politique mondiale qui disparaît.» «On a du mal à l'imaginer aujourd'hui : il incarnait, aux yeux de militants de gauche [...] l'idéal d'une libération face à ce qu'on appelait l'impérialisme américain», a noté l'ancien proche de François Mitterrand, tout en précisant qu'il restait très critique à l'égard du bilan du leader cubain en matière de droits individuels.

Le leader du mouvement «Les Insoumis», Jean-Luc Mélenchon, a de son côté livré un message ambiguë (et lyrique) sur Fidel Castro.

Le président russe Vladimir Poutine, également, n'a pas manqué de rendre hommage à Fidel Castro : «Cet homme d'Etat émérite est à juste titre considéré comme le symbole d'une époque de l'Histoire moderne du monde», a indiqué le chef du Kremlin dans un communiqué cité par l'agence AFP, avant d'ajouter que le père de la Révolution cubaine était «un ami sincère et fiable de la Russie».

Les funérailles de Fidel Castro auront lieu le 4 décembre à Santiago de Cuba (dans le sud du pays), ont annoncé samedi les autorités de l'île citées par l'agence AFP.

Durant cette semaine d'hommages nationaux, une procession avec les cendres de l'ex-président cubain traversera le pays durant quatre jours.

Sur Twitter, le président socialiste du Venezuela Nicolas Maduro a appelé «tous les révolutionnaires du monde» à poursuivre l'héritage de Fidel Castro et à «reprendre le flambeau de l'indépendance, du socialisme, de la patrie humaine».

Le dirigeant vénézuélien en a profité pour rappeler les liens historiques et politiques étroits unissant le Cuba de Fidel et Raul Castro de son pays.

Le président français François Hollande aussi a tenu à rendre hommage à Fidel Castro, le décrivant comme «une figure du XXe siècle» qui a su «représenter pour les Cubains la fierté du rejet de la domination extérieure». «Il avait incarné la révolution cubaine, dans les espoirs qu'elle avait suscités puis dans les désillusions qu'elle avait provoquées», a néanmoins indiqué le locataire de l'Elysée, avant de saluer le rapprochement américano-cubain de ces dernières années : «La France, qui dénonçait les atteintes aux droits de l'homme, avait toujours contesté l'embargo imposé par les Etats-Unis à Cuba. Elle s'était félicitée de son ouverture et du dialogue qui s'était rétabli entre les deux pays.»

L'ex-dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev a rendu hommage au père de la Révolution cubaine, assurant à l'agence russe Interfax que celui-ci avait «résisté et fortifié son pays au cours du blocus américain le plus dur, quand il y avait une pression monumentale sur lui».

«Il a pu [...] mener son pays sur la voie du développement indépendant», a-t-il ajouté.

Souffrant de graves problèmes intestinaux, le «Lider Maximo» s'est éteint le 25 novembre à La Havane, à l'âge de 90 ans. Icône de la révolution cubaine, et plus globalement de la lutte contre «l'impérialisme» américain et occidental, Fidel Castro avait chassé le dictateur Fulgencio Batista en 1959, puis dirigé le pays jusqu'en 2006, date a laquelle il s'était retiré de la vie politique pour des raisons de santé, confiant le pouvoir à son frère cadet Raul.

Entreprenant de réformes sociales d'envergure durant ses premières années à la tête du pays (telles que l'instauration d'un système de santé universel ou la lutte contre l'analphabétisme), il n'a eu de cesse, en outre, de s'opposer à l'extension de la puissance américaine dans le monde. Durant les dernières années de sa vie, l'ex-leader révolutionnaire a tenu à mettre en garde ses concitoyens contre le renoncement à la «gloire» et aux «droits» du peuple cubain auquel pourrait conduire un trop grand renforcement des liens économiques entre Cuba et les Etats-Unis.

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