Philippe Denier, directeur de la division vérification à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), a déclaré lors d'une conférence à Paris que l'Etat islamique avait réussi à produire artisanalement du gaz moutarde. Il prévient que les djihadistes rentrant dans leur pays d'origine pourraient utiliser ces connaissances pour y mener des attaques terroristes.
«L'un des dangers auquel on doit faire face, étant donné que l'EI a réussi à faire du gaz moutarde, c'est malheureusement que l'une des personnes qui a appris à faire ça, revienne dans l'un de nos pays et commette un attentat», a t-il averti lors d'un colloque à Paris.
Dans une enquête qui s'est terminée l'année dernière, l'OIAC affirme que l'EI a utilisé ce gaz redoutable lors d'une attaque dans la ville de Marea, au nord d'Alep, en août 2015.
En France, le risque d'attaques chimiques avait été évoqué pour la première fois par Manuel Valls quelques jours après les attentats du 13 novembre : «Je le dis bien sûr avec toutes les précautions qui s'imposent mais nous savons et nous l'avons à l'esprit, il peut y avoir aussi le risque d'armes chimiques ou bactériologiques», avait-il relevé devant l'Assemblée nationale.
L'inquiétude monte également ailleurs en Europe, les services de renseignement néerlandais ont eux prévenu que l'organisation disposait de 60 à 80 membres prêts à mener des attentats partout en Europe. Récemment, le département d'Etat américain a mis en garde ses ressortissants voyageant en Europe contre le risque terroriste.
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