International

Le conseiller de Trump assure être un «nationaliste économique»

Steve Bannon a assuré qu'il n'était pas un partisan de la suprématie blanche mais «un nationaliste économique» qui voulait bâtir un «nouveau mouvement politique» sur la base de grands travaux créateurs d'emplois.

«Je ne suis pas un suprématiste blanc, je suis un nationaliste, je suis un nationaliste économique», a déclaré dans un premier entretien depuis sa nomination Steve Bannon, ancien patron du site d'information Breitbart et ex-directeur général de la campagne de Donald Trump.

«Comme le populisme d'Andrew Jackson, nous allons bâtir un mouvement politique complètement nouveau», explique-t-il, en référence à l'ancien président des Etats-Unis (1829-1837) qui se voulait le défenseur de «l'Américain ordinaire», à l'origine d'une loi forçant les Amérindiens à quitter le pays.

«Tout est lié aux emplois», insiste cet ex-banquier et ancien producteur de film dans un entretien publié le 18 novembre sur le site du magazine professionnel de cinéma Hollywood Reporter

«Les conservateurs vont devenir fous. Je suis celui qui pousse un plan de grands travaux de milliers de milliards de dollars. Avec des taux d'intérêt négatifs dans le monde, c'est la meilleure occasion de tout reconstruire.»

Le président élu Donald Trump a promis un grand plan d'investissement, d'environ 550 milliards de dollars, pour relancer la croissance et rénover des infrastructures «négligées pendant trop longtemps», rare proposition du populiste saluée par le FMI, la banque centrale américaine (FED) et les Démocrates.

Selon Steve Bannon, artisan dans la campagne de Trump d'une dénonciation des élites politiques et financières, «les mondialistes ont détruit la classe ouvrière américaine et ont créé une classe moyenne en Asie». «La question maintenant concerne les Américains qui essaient de ne pas se faire n*quer», a-t-il expliqué.

«Si nous y arrivons [au plan de grands travaux] nous aurons 60% des voix des Blancs, 40% des voix des Noirs et des Hispaniques et nous gouverneront pendant 50 ans», assure-t-il.

«Ce sera aussi enthousiasmant que pendant les années 1930, plus grand que la révolution Reagan, les conservateurs avec les populistes dans un mouvement économique nationaliste.»

Il s'en prend aussi à «la bulle des médias [...] symbole ultime de ce qui va mal avec ce pays. C'est juste un groupe de gens qui se parlent à eux-mêmes et qui n'ont aucune idée de ce qui se passe».

Celui qui est considéré comme l'homme de l'ombre de Donald Trump estime que «l'obscurité, ça a du bon». «Dick Cheney. Dark Vador. Satan. C'est le pouvoir. Ça nous aide seulement quand ils [la gauche et les médias] se trompent. Quand ils sont aveugles à propos de qui on est et ce que nous faisons.»

La nomination de Steve Bannon au sommet de l'Etat fédéral a été dénoncée par les associations antiracisme et certains Démocrates, qui ont rappelé sa nostalgie pour le drapeau confédéré, emblème historique récupéré par ceux qui continuent de professer la suprématie des Blancs, ou ses propos dénonçant l'immigration et le multiculturalisme. 

Lire aussi : L'homme fort de la campagne de Donald Trump démissionne sur fond de scandale de corruption