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Israël : pour la première fois, le taux de fécondité des juives et des arabes est à égalité

Le Bureau israélien des statistiques a annoncé le 17 novembre que le taux de fécondité au sein de la population juive d'Israël avait atteint en 2015 le même niveau que celui de la population arabe israélienne. Une situation inédite.

3,13 enfants par femme. C’est le nouveau taux de fécondité moyen des femmes juives et arabes en Israël. L’annonce du Bureau des statistiques a de quoi surprendre lorsque l’on sait qu’en 2000, ce taux était de 4,3 enfants par femme arabe et de 2,6 par femme juive. Le taux de fécondité des femmes juives augmente donc sensiblement tandis que celui des femmes arabes prend le chemin inverse.

Pour la population arabe, les calculs incluent les arabes israéliens (17,5% de la population) et les Palestiniens vivant à Jérusalem-Est, annexée par Israël.

Question sensible

Tout ce qui touche aux taux de fécondité est un sujet brûlant en Israël. Les autorités ne cachent pas leur souhait de maintenir une population majoritairement juive.

Des partisans israéliens de la création d'un Etat palestinien aux côtés d'Israël craignent ainsi que l'alternative à cette solution à deux Etats, celle d'un seul Etat binational regroupant Israéliens et Palestiniens, fasse disparaître à terme l'Etat juif sous la pression démographique de la population arabe.

L’ancien président Shimon Peres, récemment décédé, déclarait en 2012 : «Sans une majorité juive, il y a peu de chance qu'un Etat juif puisse rester juif.» Il mettait notamment en garde les partisans de l'annexion de la Cisjordanie, territoire palestinien occupée par Israël où plus de 400 000 colons israéliens vivent au milieu de 2,6 millions de Palestiniens.

Si l’on prend en compte la totalité des Israéliens, ainsi que des Palestiniens de Cisjordanie occupée, et ceux de Jérusalem-Est, les deux groupes, juifs et arabes, sont quasiment à égalité avec 6,4 millions de personnes.