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Pour la Russie, la résolution de l'ONU sur les droits de l'homme en Crimée est «coupée du réel»

Une commission de l'ONU vient d'entériner une résolution qualifiant la Crimée de «territoire momentanément occupé», et condamnant des «violations des droits fondamentaux». La Russie dénonce une «instrumentalisation politique des droits de l'homme».

La Russie a réagi au vote de la résolution de l'ONU sur les droits de l'homme en Crimée en estimant que celle-ci était «coupée du réel», et qu'elle ne correspondait en rien aux «opinions et aux intérêts des habitants de Crimée».

Anatoli Viktorov, chef du département pour la coopération humanitaire et les droits de l'hommes au ministère des Affaires étrangères russe, a pointé du doigt «une instrumentalisation politique des droits de l'homme».

«Il est indéniable qu'un grand nombre d'Ukrainiens préféreraient largement vivre dans les conditions des habitants de Crimée à l'heure actuelle, dans des conditions de paix, de développement économique stable et dans une société sûre», a-t-il ajouté. A titre de comparaison, il a tenu à souligner les «grossières violations des droits des minorités» en Ukraine, ainsi que «la puissante montée des mouvements néo-nazis auquel le gouvernement ukrainien refuse de prêter attention».

Le texte de la résolution, votée par la troisième commission de l'assemblée générale de l'ONU, chargée des affaires sociales, humanitaires et culturelles, qualifie la Crimée et Sébastopol de «territoires momentanément occupés», et dénonce «des violations sérieuses des droits fondamentaux, notamment de la liberté d'expression de religion et d'association». 

Portée par les représentants ukrainiens et intitulée «Situation des droits de l'homme dans la République autonome de Crimée», la résolution a été adoptée par 73 Etats, dont les pays membres de l'Union Européenne, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis ou encore le Canada. Aussitôt après le vote, le président ukrainien Petro Poroshenko s'est félicité d'un «triomphe de la justice» et a remercié les Etats ayant soutenu le texte.

Si 76 pays se sont abstenus de prendre part au vote, 23 autres ont voté contre la résolution, parmi lesquels la Russie, la Chine, l'Inde, la Serbie, la Syrie ou encore l'Iran.

Avec une majorité assez forte, le texte de la résolution a de fortes chances d'être finalement adopté par l'assemblée générale des Nations unies lors du vote en séance plénière qui aura lieu dans le courant du mois de décembre prochain.