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L’ONU pointe du doigt les manquements de Kiev dans les enquêtes sur les drames de Maïdan et d’Odessa

Deux ans après les violences sanglantes à Kiev ayant abouti à un coup d'Etat en Ukraine et l'incendie à Odessa où des manifestants ont été brûlés vifs par des nationalistes, un rapport de l'ONU dénonce les négligences dans les enquêtes.

«Les meurtres sont devenus un phénomène particulier en Ukraine depuis janvier 2014. Nous avons observé que les cas de la violation et de dégradation du droit à la vie et à la protection de l’intégrité physique s’étaient multipliés dans le pays. Les chiffres montrent que 181 personnes ont été tuées dans des rassemblements, d’abord à Maïdan et le 2 mai 2014 à Odessa», a déclaré le chef de la mission de surveillance de l’ONU, Fiona Frazer, responsable de la mission de surveillance des droits de l’homme des Nations unies en Ukraine intitulé Responsabilité des meurtres commis en Ukraine du janvier 2014 à mai 2016.

Les près de 200 morts évoqués par Fiona Frazer, ont été tués dans les affrontements armés en plein cœur de Kiev lors d'un coup d’Etat et dans les fusillades qui ont eu lieu à cette occasion dans la capitale ukrainienne en janvier 2014, ainsi que lors de l’incendie de la Maison des syndicats d’Odessa, où une cinquantaine de pro-Ianoukovitch s’étaient réfugiés avant que des nationalistes ukrainiens ne leur lancent des cocktails Molotov qui ont mis le feu au bâtiment le 2 mai 2014, ont brûlé vifs.

«Personne n'a encore rendu de comptes pour toutes ces morts», a-t-elle poursuivi en précisant que l'impunité «reste très développée», «encourage leur répétition» et «réduit les perspectives de justice».

Elle a aussi précisé qu’une bonne partie de ce rapport était consacré à des appels pour accélérer le plus vite possible les enquêtes sur les meurtres de civils lors des rassemblements de Maïdan et d’Odessa en 2014. Etant donné que les autorités ne se hâtent pas pour le faire, la majorité des auteurs présumés de ces crimes ont déjà quitté le pays. De plus, des preuves déterminantes ont été perdues car les forces de l’ordre ne les ont pas recueillis juste après les crimes.

«On constate un manque de motivation évident dans certaines enquêtes et une approche très formelle des organismes chargés des enquêtes, en particulier lors qu’ils s’agit de crimes supposés perpétrés par les forces ukrainiennes», a-t-elle conclu.

«Ni le gouvernement, ni aucun individu n’ont été traduits en justice à l’heure actuelle», alors que c’est la seule façon de faire cesser les pertes civiles car la violence ne crée que la violence, selon les auteurs du rapport.

Le rapport du HCDH a été publié le 14 juillet. Depuis le mois de mars 2014, la mission a déjà rédigé 14 rapports sur les violations des droits de l’homme en Ukraine.

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