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Eternelle candidature de la Turquie à l'UE : Erdogan brandit la menace d'un référendum

Accusant Bruxelles de pousser la Turquie à abandonner sa candidature à l'entrée dans l'Union europénne, Reccep Erdogan demande à l'UE de clarifier sa position. Et envisage d'en appeler au peuple turc pour trancher définitivement.

Recep Tayyip Erdogan semble à bout de patience : «Attendons jusqu'à la fin de l'année et consultons le peuple. Tournons-nous vers le peuple, puisque c'est lui qui doit avoir le dernier mot», a-t-il lancé lors d'un discours à Ankara. «Même le Royaume-Uni en a appelé à son peuple. Les Britanniques ont dit "sortons", et ils sont sortis», a-t-il martelé, fustigeant avec virulence les institutions européennes qu'il accuse de vouloir décourager la Turquie d'adhérer un jour à l'Union.

Le chef d'Etat turc s'en est tout particulièrement pris au président du parlement européen, Martin Schulz, lequel a critiqué une nouvelle fois les purges qui ont suivi le coup d'Etat manqué le 15 juillet 2016 : «Pour qui vous prenez-vous ? Depuis quand avez-vous autorité de décider en lieu et place de la Turquie ?», a-t-il lancé, rappelant que la Turquie attend à la porte de l'Union européenne depuis 53 ans, en 1963 alors que la Turquie et la Communauté économique européenne signent un premier accord d'association.

Aussi, à l'occasion d'une réunion des ministres des Affaires étrangères européens consacrée à l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne, le chef d'Etat turc a-t-il mis en demeure Bruxelles de clarifier ses intentions vis-à-vis de la Turquie et brandi la menace d'organiser un référendum sur la pertinence de continuer des négociations pour l'entrée de la Turquie dans l'Union. Des pourparlers concernant l'adhésion proprement dite qui ont commencé il y a presque 40 ans maintenant, alors que la Turquie demandait officiellement son adhésion à l'Union européenne en 1987.

«Ce peuple décide pour lui-même, et coupe tout seul son cordon ombilical», a conclu Reccep Tayyip Erdogan.

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