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Face à l'avancée de l'armée irakienne, Daesh utilise des enfants kamikazes

Les militants de Daesh ont tué des dizaines de déserteurs et d'espions présumés en utilisant des enfants de 12 ans comme kamikazes, tandis que l'armée irakienne continue sa progression pour reprendre ses principaux bastions au groupe djihadiste.

Les forces de sécurité irakiennes continuent lentement mais surement de gagner des territoires à l'extérieur de Mossoul tandis qu'à 400 kilomètres de là, à l'ouest, des forces kurdes soutenues par les Etats-Unis avancent vers Raqqa, en Syrie. Mais cela est loin de décourager les combattants de l'Etat islamique.

Enfants kamikazes et boucliers humains

Selon les témoignages de résidents de Raqqa et Mossoul, ainsi que les propos du haut-commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Daesh a poussé au déplacement des dizaines de milliers d'habitants, utilisés sur les routes comme boucliers humains pour stopper la progression de l'armée irakienne.

Selon le haut-commissaire des Nations unies pour les droits de l'Homme Zeid Ra'ad Al Hussein, Daesh a tué 40 espions présumés à Mossoul le 8 novembre et 20 autres le lendemain.

A Raqqa, en Syrie, Daesh, qui y stocke déjà des armes, continue de fortifier les quartiers occupés et déployer des enfants utilisés pour les combats après des mois de formation militaire appuyée par une propagande constante, dans les zones où ils soupçonnent les forces kurdes d'avancer.

«La majorité d'entre eux sont des fils de combattants abattus par nos ennemis. Nous les avons programmés comme des robots. Ils ne craignent rien, pas même la mort», a déclaré au quotidien britannique The Guardian un haut responsable de l'Etat islamique avec qui le titre de presse est en contact depuis plusieurs années déjà.

Une brutalité sans limites

Comme à chaque avancée de l'armée, les militants djihadistes redoublent de cruauté envers les populations locales. Près de 48 000 habitants ont déjà fui Mossoul. Beaucoup décrivent les combattants de Daesh comme devenant chaque jour de plus en plus brutaux et violents. 

Toute personne soupçonnée de collaboration avec l'armée irakienne est tuée sur le champ, le plus souvent lors d'une exécution publique. Plusieurs habitants ont signalé que la semaine dernière, une famille entière ainsi que leurs voisins avaient été exécutés pour une simple histoire de carte SIM d'un téléphone mobile. 

Le 7 novembre, une prison souterraine a été découverte dans le quartier de al-Shura, dans le sud de Mossoul. Elle contenait 961 hommes et adolescents détenus dans des cages de 1 mètre par 50 centimètres. Quasiment tous présentaient des traces de torture et étaient extrêmement amaigris.

Le haut commissaire de l'ONU évoque une brutalité sans limites et appelle à continuer les combats pour venir à bout des bastions djihadistes. Sans cela, les terroristes pourraient selon lui davantage se venger sur les populations en exécutant des communautés entières dans le nord de l'Irak.

La colère des terroristes n'a pas non plus épargné ses propres membres. Selon Zeid Ra'ad Al Hussein, sept combattants de Daesh ont été décapités plus tôt ce mois-ci pour avoir déserté le champ de bataille. Suite à l'exécution, des responsables de l'Etat islamique ont diffusé un message sur haut parleur aux autres combattants pour leur annoncer que le même sort serait réservé à tous ceux qui tenteraient de fuir. 

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