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Pourquoi la Pologne veut-elle former les femmes au streetfight ?

Les femmes polonaises pourront désormais se former à des techniques de combat auprès de l'armée. La Pologne tend à développer, à l'instar de la Lettonie, des dispositifs de guerre hybride en cas de guerre avec la Russie.

Du 19 novembre au 3 juin, les femmes polonaises auront la possibilité d'apprendre des techniques d'autodéfenses au travers de cours donnés par des instructeurs de l'armée.  

Au moment du lancement du programme, le ministre de la Défense Antoni Macierewicz a déclaré que l'objectif était d'enseigner aux femmes «les techniques de base de combat et, surtout, d'améliorer la condition physique en général». Le ministre a également déclaré qu'il restait encore des places vacantes et qu'il n'y avait aucune limite d'âge.

Ces cours seront dispensés dans trente installations militaires. Les Polonaises pourront y apprendre des positions défensives de combat afin de se protéger des coups de pieds, des tentatives d’étranglement ou d'attaques au couteau.

Ce programme, ouvert à toutes les femmes polonaises de plus de 18 ans et en bonne santé, ne fait cependant pas l'unanimité.

Un ancien commandant des forces spéciales, Roman Polko s'est confié au site d'information Dziennik Polski et a indiqué que ce n'était pas le rôle de l'armée de former les citoyens aux techniques de combat sans armes. Selon lui, il s'agirait avant tout d'une opération de communication de l'armée afin de recruter de nouveaux soldats. 

Le ministre polonais de la Défense qui veut former les femmes au streetfight est celui-là même qui poursuit la mise en place d'une force paramilitaire polonaise composé de 35 000 recrues.

Cette force territoriale de défense est décrite par Antoni Macierewicz comme un prolongement patriotique de la défense polonaise contre une hypothétique agression russe

Le ministre est un homme politique sulfureux et controversé, connu pour ses diatribes contre le «complot juif» et sa franche détestation de la Russie. Il est très apprécié au sein de l'OTAN au moment où la Pologne est en plein processus de remilitarisation avec l'objectif de porter les effectifs de l'armée polonaise à quelque 150 000 combattants.

Face à la prétendue «menace russe», l’OTAN a décidé d'accroître sa présence sur le flanc oriental de l'Europe. Lors de son sommet à Varsovie, l'Alliance atlantique a ainsi approuvé le déploiement de bataillons en Lettonie, en Lituanie, en Estonie et en Pologne, tous membres de l'OTAN et de l'Union européenne.

L'Organisation du traité de l'Atlantique Nord assure que le gigantesque dispositif militaire établi aux frontières de la Russie est une réponse aux capacités militaires grandissantes de la Russie.

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