International

Allemagne : huit mois de prison ferme pour s'être montré avec le camp d'Auschwitz tatoué dans le dos

Un jeune élu local du parti néo-nazi allemand (NPD) a été condamné en appel, le 7 novembre, par un tribunal de Neuruppin à huit mois de prison ferme pour avoir exhibé dans une piscine un tatouage représentant le camp d'extermination d'Auschwitz.

Marcel Zech, 28 ans, a écopé d'une peine supérieure à celle prononcée en décembre 2015 en première instance pour avoir exhibé un tatouage représentant l'entrée du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau à la piscine. Le parquet avait décidé de faire appel, jugeant insuffisante la peine initiale de six mois de prison avec sursis dont il avait écopé, sachant qu'en Allemagne, le port de signes nazis est passible de poursuites judiciaires.

Une nouvelle condamnation avec sursis aurait été perçue comme «une dérobade de l'Etat face à l'extrême droite», a expliqué le juge Jörn Kalbow, alors que les crimes xénophobes se sont multipliés ces derniers mois dans le pays à la faveur de l'arrivée de près d'un million de réfugiés l'an dernier.

Marcel Zech s'était fait tatouer dans le bas du dos l'entrée du camp d'extermination d'Auschwitz, où arrivaient les trains de déportés, ainsi que la devise «A chacun son dû» qui était inscrite sur le portail d'entrée de celui de Buchenwald, un autre camp de concentration situé près de Weimar, dans l'est de l'Allemagne.

En novembre 2015, un témoin avait pris une photo de son dos dans une piscine d'Oranienburg, une ville située au nord de Berlin où se trouve le camp de Sachsenhausen.

Selon l'avocat de Marcel Zech, qui a annoncé vouloir se pourvoir en cassation, le tatouage est maintenant recouvert par un autre, représentant Max et Moritz, les héros d'un livre du poète allemand Wilhelm Busch. La devise de Buchenwald reste, elle, toujours visible.

Les autorités allemandes ont dénoncé en septembre la banalisation de la xénophobie qui menace «la paix sociale» dans l'ex-République démocratique allemande (RDA), où le parti NPD est particulièrement actif et où les agressions racistes ont fortement augmenté l'an dernier.

Lire aussi : La police allemande lance un raid contre les «discours de haine» sur le net… même en privé