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En Allemagne, un mur plus élevé que celui de Berlin séparera les migrants des habitants

A Munich, en réponse aux protestations des riverains, un mur de 4 mètres séparera un futur centre d'accueil pour migrants des zones résidentielles. Plus élevé que celui de Berlin, il symbolise l'aggravation de la crise politique.

La commune de Neuperlach Sud, rattachée à la ville de Munich, a voté la construction d'un mur de 4 mètres afin d'isoler le camp de migrants local du reste des habitations. Plus haute que le mur de Berlin, qui s'élevait à environ 3,5 mètres, la cloison est devenue le symbole d'un débat plus que jamais tendu au sein de la société allemande.

Le centre d'accueil pour migrants en construction dans la commune accueillera 160 mineurs isolés, mais il a suscité, dès l'annonce de son implantation, de très vives polémiques parmi les habitants du quartier. En effet, les voisins de l'établissement qui devrait ouvrir début 2017 redoutent de voir le prix de leurs propriétés s'effondrer et craignent des nuisances sonores. 

Une solution de compromis entre les résidents et les autorités locales a finalement été trouvée au début de l'année : votée par les habitants et validée par le tribunal administratif de Munich en juin 2016, la construction d'un mur de séparation entre la zone résidentielle et le site où se situera le centre d'accueil. Les travaux ont commencé début novembre.

Le fait que la hauteur de la structure dépasse celle du mur de Berlin, hautement symbolique, a suscité de nombreuses indignations au sein de la classe politique. Interrogé par le journal Merkur, l'un des représentants locaux, Guido Bucholtz, a qualifié cette construction de «folie totale». L'édifice, qui devrait être terminé au printemps 2017, est par ailleurs «bien trop haut», selon lui. «J'ai une autre vision de la notion d'intégration», ajoute-t-il.

Pourtant, l'opinion allemande semble de plus en plus rétive à l'accueil des migrants. Près d'un million d'entre eux sont entrés en Allemagne en 2015, posant un défi sans précédent au gouvernement d'Angela Merkel et déclenchant de très vives crispations.

En Bavière, l'Union sociale chrétienne (CSU), pourtant au pouvoir sans interruption depuis 1945, est en perte de vitesse et pâtit de son alliance avec Angela Merkel au niveau fédéral. A Neuperlach, le nouveau parti anti-immigration Alternative für Deutschland (AfD), qui n'existait pas il y a cinq ans, est crédité d'environ 9% d'intentions de vote pour les élections fédérales qui auront lieu en 2017.