«Nous sommes heureux que cette question soit résolue», a réagi Jennifer Palmieri, directrice de la communication d'Hillary Clinton, à bord de l'avion servant à l'ex-secrétaire d'Etat pour sillonner les Etats-Unis.
Il s'agit d'un nouveau rebondissement de taille dans une campagne présidentielle américaine qui a stupéfié le monde par ses outrances, ses controverses et ses mises en cause personnelles.
A moins de deux jours de l'élection, difficile d'évaluer quel impact aura cet ultime virage du chef du FBI, James Comey, rendu public alors que les deux rivaux jettent leurs dernières forces dans la bataille pour la Maison Blanche.
Il y a dix jours, James Comey avait adressé un bref courrier aux responsables du Congrès pour les informer que ses équipes avaient découvert de nouveaux messages relatifs à l'affaire de la messagerie d'Hillary Clinton, qui avait utilisé un serveur privé lorsqu'elle était secrétaire d'Etat.
Dans cette missive, véritable coup de tonnerre immédiatement exploité par Donald Trump, il restait cependant très évasif sur la portée réelle de cette découverte.
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FBI successivement critiqué ou encensé
La réponse est tombée dimanche après-midi, dans un nouveau courrier envoyé par le patron de la police fédérale.
L'équipe d'enquêteurs du FBI a «passé en revue toutes les communications faites ou reçues par Hillary Clinton pendant qu'elle était secrétaire d'Etat. Sur la base de cette enquête, nous n'avons pas changé les conclusions que nous avions exprimées en juillet en ce qui concerne Mme Clinton», a écrit James Comey.
En juillet dernier, il avait déjà annoncé que le FBI recommandait de ne pas poursuivre Hillary Clinton, et le ministère de la Justice n'avait donc pas inculpé l'ex-Première dame.
James Comey avait toutefois souligné que l'ancienne secrétaire d'Etat avait fait preuve d'une «négligence extrême».
Après avoir successivement critiqué puis réhabilité James Comey, d'abord pour l'absence d'inculpation puis pour avoir relancé l'enquête, les républicains ont de nouveau dimanche vilipendé le haut fonctionnaire.
«Comey doit subir une pression politique énorme pour flancher comme cela», a jugé un des fidèles alliés du milliardaire, Newt Gingrich.
Les démocrates, de leur côté, ont ces derniers jours accablé le directeur du FBI, lui reprochant d'avoir violé les règles imposant de ne pas influencer un scrutin national, en annonçant des investigations supplémentaires sur les emails.
Mais bien évidemment ces critiques ont brutalement cessé dimanche.
«Nous avons toujours été confiants sur le fait que rien ne viendrait remettre en cause la décision (du FBI) de juillet. Le directeur Comey vient de le confirmer», a commenté Brian Fallon, porte-parole d'Hillary Clinton.
Entrée dans son sprint final, la course folle à la Maison Blanche d'Hillary Clinton et Donald Trump semble en tout cas partie pour garder en haleine jusqu'au bout les Etats-Unis et la planète.
Le candidat républicain, qui prévoyait de se rendre dans pas moins de cinq Etats dimanche, reste en position de créer une déflagration mondiale en ayant le dessus sur sa rivale démocrate, malgré tout en tête des sondages.
Nate Silver, grand gourou des analyses électorales américaines, donnait dimanche Hillary Clinton gagnante à deux contre un.
«Vaut mieux être dans ses souliers que dans ceux de Donald Trump», a-t-il résumé. «Mais sa position n'est pas vraiment très solide». Ces déclarations ont toutefois été faites avant l'annonce du FBI.
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