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Le président ukrainien Petro Porochenko «victime» d'un canular téléphonique

Le président ukrainien pensait parler au téléphone avec le président kirghize... mais il s'agissait en réalité d'un imposteur. Les autorités ukrainiennes se sont empressées d'accuser la Russie d'être à l'origine de ce canular.

Les autorités ukrainiennes ont reconnu le jeudi 3 novembre que le président ukrainien Petro Porochenko avait été victime d'un canular téléphonique. Il croyait avoir une conversation téléphonique officielle avec son homologue kirghize, Almazbek Atambaïev, alors qu'en réalité il parlait à un imposteur.

Suite à cette conversation, la présidence ukrainienne avait publié mercredi 2 novembre un communiqué relatant les sujets évoqués durant cet entretien. Selon ce communiqué, la conversation avait notamment porté sur «la coopération entre l'Ukraine et le Kirghizstan dans le cadre des organisations internationales, principalement de l'ONU».

Mais peu après, le Kirghizstan, ex-république soviétique d'Asie centrale, a démenti l'existence d'un tel entretien.

Après cet incident, le ministère des Affaires étrangères kirghize a néanmoins indiqué que le chef de la diplomatie kirghize, Erlan Abdyldaev, s'était entretenu le jeudi 3 novembre au téléphone avec son homologue ukrainien, Pavlo Klimkine, en précisant que «le problème avait été réglé». 

L'Ukraine soupçonne la Russie d'être derrière le canular

La porte-parole de la diplomatie ukrainienne, Mariana Betsa, a déclaré à l'AFP que cet incident était lié aux efforts du président ukrainien pour promouvoir actuellement un projet de résolution à l'ONU sur les violations des droits de l'Homme en Crimée. En mars 2014, la péninsule avait été rattachée à la Fédération de Russie après un référendum d'autodétermination.

Pour la porte-parole, pas de doute, le canular avait pour but de saper le projet de résolution. «Nous sommes en train d'étudier ce qui s'est passé. Mais il est clair que de telles actions ont pour but d'empêcher la promotion de l'initiative de l'Ukraine sur la Crimée», a estimé Mariana Betsa.

La Russie n'a pour sa part pas commenté l'affaire.

Le compte-rendu de la conversation entre les présidents ukrainien et kirghize a été supprimé du site officiel de la présidence ukrainienne sitôt le pot au roses découvert. 

Ce n'est pas la premières fois que des hommes politiques ukrainiens font l'objet de canulars. Le porte-parole du président, Sviatoslav Tsegolko, le gouverneur de la région d'odessa et ex-président de l'ukraine Mikhail Saakachvili, le maire de la captiale ukrainienne Kiev Vitali Klitchko et d'autres ont été la cible de plaisantins.