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Alep : pour échapper aux bombardements, les civils doivent payer des pots-de-vin aux terroristes

A Alep, les djihadistes ont mis au point une nouvelle technique pour se faire de l'argent : ils bombardent les couloirs humanitaires et ne laissent sortir les civils qu'après paiement d'un bakchich.

Les terroristes semblent avoir trouvé une nouvelle méthode pour exploiter la misère des habitants d'Alep, a fait savoir le ministère russe de la Défense lors d'une conférence de presse le 30 octobre. 

Commentant l'évolution de la trêve humanitaire négociée par la Russie le 20 octobre qui doit permettre aux civils d’évacuer les zones de combat par six couloirs humanitaires, le ministère de la Défense, par le biais de son porte-parole, Igor Konachenkov, a souligné que les attaques incessantes des terroristes rendaient cette tâche très complexe. En effet, très peu de civils parviennent à quitter la ville coincés entre les bombardements et la corruption pratiquée par les djihadistes. 

Le ministère rapporte en effet que non contents de bombarder les routes censées permettre aux civils de fuir, les terroristes négocient désormais le passage en zone sûre contre d'importants pots-de-vin. 

Le prix élevé du bakchich, environ 300 dollars par personne, selon le ministère, est loin d'être à la portée de tout le monde. Surtout en temps de guerre, peu nombreux sont ceux qui peuvent se le permettre, restant ainsi à la merci des bombardements. Ainsi, dans la nuit du 29 au 30 octobre, seuls 12 personnes ont pu s'échapper de la zone contrôlée par les djihadistes, moyennant espèces sonnantes et trébuchantes. 

A l'est d'Alep, les routes d'évacuation sont pourtant le seul moyen dont les civils disposent pour fuir la ville et ses violents combats, la Russie et Damas observant le respect de la zone d'exclusion aérienne au-dessus d'Alep et restant à 10 kilomètres de la ville. 

Deux poids deux mesures ?

«Les aviations russe et syrienne n'ont conduit aucun vol au-dessus d'Alep depuis déjà 13 jours», rappelle le porte-parole, qui souligne la différence avec la coalition internationale menée par les Etats-Unis : «Par comparaison, leur coalition a conduit neuf frappes aériennes ces dernières 24 heures sur des quartiers résidentiels dans une ville irakienne de plus d'un million d'habitants - Mossoul», précise-t-il. 

Partenaire de l'armée régulière syrienne pour combattre le Front Al-Nosra – rebaptisé Front Fatah al-Cham depuis qu'il a rompu avec Al-Qaïda –, la Russie est engagée depuis plusieurs mois dans les combats qui visent à expulser les terroristes d'Alep.