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Des proches de Clinton se lâchent contre elle dans les derniers emails piratés de John Podesta

Au menu de la nouvelle salve de courriels du directeur de campagne d'Hillary Clinton révélés par WikiLeaks : les confidences désespérées d'un conseiller et d'un éditorialiste, des investissements turcs et des soupçons de connivence avec les médias.

C'est la 22e série d'emails du directeur de campagne d'Hillary Clinton, John Podesta, que le site créé par le lanceur d'alerte Julian Assange a rendu publics, samedi 29 octobre. Une fuite qui porte à 36 190 le nombre total d'emails personnels du responsable démocrate ainsi révélés, à quelques jours de l'échéance présidentielle américaine du 8 novembre.

En consultant les messages à présent dévoilés, on apprend qu'en février 2015, une conseillère d'Hillary Clinton du nom de Neera Tanden a regretté que l'ex-secrétaire d'Etat et son ex-président de mari aient quelquefois «le pire des jugements possibles». En cause : le comportement de certains donateurs d'importance, proches des Clinton, qui trainaient des pieds à apporter leur aide à l'ancienne première dame, souhaitant attendre que celle-ci ait officiellement annoncé son projet de rejoindre la course à la Maison Blanche.

Similairement, Brent Budowsky, un éditorialiste du journal The Hill, a exprimé ses doutes quant aux capacités d'Hillary Clinton à représenter le camp démocrate, dans un email de septembre 2015 : «Quand je constate des choses comme cela, il m'arrive de penser qu'elle n'était pas faite pour être candidate», a-t-il déclaré après un meeting durant lequel l'ex-première dame avait admis être «coupable [d'être] modérée et centriste».

Lire aussi : Hillary, «ex-futée, actuelle psychotique» ? WikiLeaks révèle les détails des emails de Podesta

Des proches d'Erdogan tenteraient de peser sur la campagne démocrate ?

La contribution de donateurs turcs à la campagne d'Hillary Clinton a également fait l'objet d'inquiétudes de la part des proches de la candidate démocrate. Dans un email d'août 2015 transféré par John Podesta au directeur des finances de la campagne, le responsable du think tank progressiste «Center for American Progress», Michael Werz, s'alarme : «Il semble que le camp d'Erdogan [le président turc] réalise des investissements conséquents en Amérique pour contrer l'opposition [de son propre pays] (CHP, Kurdes, pro-Gülen) [...] et essaie aussi de s'immiscer [dans la campagne américaine] via des donations aux candidats démocrates, y compris la vôtre [Hillary Clinton]».

«Je crois que vous allez apprécier ce sondage que nous publions demain matin»...

Autre trouvaille récente de WikiLeaks : un email d'une source de CNN partageant son enthousiasme au sujet d'un sondage favorable à Hillary Clinton. «Je crois que vous allez apprécier ce sondage que nous publions demain matin», a écrit la source journalistique en question, dans un courriel de février 2015 transféré par Joel Benenson, le chef de la stratégie de la campagne d'Hillary Clinton. Le sondage en question, indique le contact chez CNN, visait à demander aux sondés s'ils percevaient tel ou tel candidat comme «un candidat du passé ou du futur».

Il est à noter que les relations troubles entre la candidate démocrate et certains médias avaient déjà été pointées du doigt, fin octobre 2016, par le média américain en ligne The Intercept.

D'autres révélations sur la campagne démocrate sont attendues : jusqu'à l’élection présidentielle du 8 novembre, le site WikiLeaks s'est engagé à faire fuiter un total de 50 000 emails du directeur de campagne d'Hillary Clinton. 

Lire aussi : Selon Assange, la «folle» équipe de campagne de Clinton aurait tenté de pirater WikiLeaks