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CETA : selon Guy Verhofstadt, l'Union européenne doit contourner le «non» wallon

Face au refus de la Wallonie d'autoriser la Belgique à ratifier l'accord sur le CETA, l'ancien Premier ministre belge, envisage de faire renégocier ce dernier par l'Union européenne seule. «Une très bonne décision», selon lui.

La Wallonie a mis en échec le traité de libre-échange euro-canadien (CETA) en refusant au gouvernement fédéral belge les pleins pouvoirs pour le ratifier. Mais Guy Verhofstadt, leader de l'Alliance des démocrates et libéraux pour l'Europe au Parlement européen, a annoncé avoir «une autre piste» pour faire aboutir les négociations entre Bruxelles et Toronto.

Pour neutraliser le veto wallon, le député européen propose tout simplement de requalifier le CETA en accord purement européen. Autrement dit, de réserver à l'Union européenne, et à elle seule, la compétence de négociation. Puisque les Etats n'auraient ainsi plus leur mot à dire, la Belgique n'aurait plus besoin de l'assentiment de ses trois régions fédérées.

«Ce que montre cette question du CETA, c'est que nous devons revenir à des négociations commerciales qui soient uniquement de compétence européenne», a-t-il ajouté, précisant qu'une telle démarche constituerait «un pas en avant dans l'intégration européenne», ainsi qu'une «très bonne décision».

Sur Twitter, Guy Verhofstadt a développé l'objet de sa préoccupation : «Nous devons apprendre de nos erreurs. Avec encore 30 accords comme le CETA en préparation, nous devons nous assurer que le commerce reste une compétence exclusive de l'Union Européenne», a-t-il expliqué.

Le Premier ministre belge prévient que son pays ne cédera pas «sous la pression»

De son côté, le chef du gouvernement wallon Paul Magnette a affirmé mardi que personne ne pouvait «forcer» son parlement «à céder sous la pression» sur l'accord de libre-échange, dont la signature, prévue jeudi, est toujours bloquée par l'absence d'unanimité en Belgique.

Le ministre-président de Wallonie a ainsi indirectement répondu à l'ancien Premier ministre de Belgique, menaçant de «cesser les négociations», à son arrivée à une réunion entre entités fédérées (francophones, néerlandophones et germanophone) et gouvernement fédéral à Bruxelles, convoquée à l'initiative du ministre des Affaires étrangères Didier Reynders.