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La frénésie des sondages sème la confusion sur l'issue de l'élection américaine

Les sondages aux Etats-Unis sont sans cesse plus nombreux... et plus contradictoires. Malgré des écarts infimes, les deux candidats ne semblent pourtant pas douter de l'influence des résultats des enquêtes d'opinion sur la mobilisation des électeurs.

A deux semaines de l'élection présidentielle américaine du 8 novembre, les sondages se multiplient. Mais l'incertitude demeure sur l'issue du scrutin car les résultats des enquêtes d'opinion ne cessent de varier, jour après jour.

Le 22 octobre dernier, un sondage de l'Investor's Business Daily-TIPP (IBD-TIPP) donnait Donald Trump légèrement en tête avec 43% contre 41% pour Hillary Clinton. 

L'IBD-TIPP étant réputé pour avoir été le baromètre le plus proche des résultats finaux lors des trois dernières élections présidentielles, l'annonce de ces résultats a eu pour effet de redonner le moral aux troupes de Donald Trump, qui craignent avant tout une démobilisation de son électorat face au sentiment que tout est joué d'avance.

Convaincus que les sondages peuvent influencer ses électeurs, les soutiens indéfectibles de Donald Trump, tels l'animateur de talk-show Bill Mitchell, y ont vu un signe, et en ont profité pour accuser «les médias qui refusent [de] faire état» des résultats de ce sondage.

Reprenant le sondage de l'IBD-TIPP du 21 octobre dans un tweet, le candidat républicain a donc décidé d'adresser un «rappel» aux Américains dès le lendemain, les incitant à aller voter pour «nettoyer le marécage». 

Donald Trump dénonce régulièrement le «système truqué» auquel il s'estime confronté, incluant dans cette catégorie les instituts de sondage et la classe médiatique de manière plus générale. Ces sondages plus favorables témoigneraient, selon lui, d'un revirement de situation.

Le vainqueur reste incertain : seule certitude, la défiance des électeurs

Nouveau revirement le 25 octobre : la dernière version du sondage de l'IBD-TIPP donne Hillary Clinton à 42%, devant Donald Trump à 41%. «Même l'IBD-TIPP, très bienveillant à l'égard des républicains, annonce désormais une avance de Clinton sur Trump», commente un internaute.

Donald Trump, qui admet lui-même qu'il est en train de jouer sa «dernière chance», ne risque pas de se laisser abattre pour autant. Deux autres sondages l'ont récemment donné vainqueur. Le premier, publié par l'institut Rasmussen, le créditait de 43% d'intentions de vote le 20 octobre dernier.

Le 23 octobre, un autre sondage publié par l'USC Dornsife prédisait également une victoire du camp républicain avec 0,3% d'avance sur le camp démocrate (44,4% contre 44,1%)... avant de mettre à jour ses chiffres deux jours plus tard et de donner Hillary Clinton en tête avec 45% des voix, contre 44% pour Donald Trump.

Les deux candidats semblent parfaitement convaincus des enjeux stratégiques des sondages et de l'influence que ceux-ci peuvent exercer sur l'électorat. Pourtant, avec des marges d'erreur presque toujours supérieures à l'écart annoncé entre les candidats, la lisibilité des résultats se révèle très difficile et la confusion quasi totale. Seule constante : la défiance des Américains à l'égard d'Hillary Clinton et de Donald Trump. D'après une enquête du Pew Research Center, ils sont plus de 40% à considérer qu'«aucun des deux ne ferait un bon président».