«C'est impoli et arrogant. Il est ce qu'il est», a tonné l'académicien Per Wästberg dont les propos ont été rapportés par la télévision publique SVT, après que Bob Dylan, 75 ans, n'a ni répondu aux appels téléphoniques répétés de l'Académie ni réagi d'une aucune façon à l'attribution du Nobel de littérature alors que la nouvelle, saluée ou décriée, a enflammé les réseaux sociaux.
«C'est une situation absolument inédite, mais il peut se manifester jusqu'à la fête», a souligné Per Wästberg en référence à la traditionnelle cérémonie de remise des prix qui aura lieu le 10 décembre à Stockholm.
Le soir même de l'annonce, Bob Dylan avait donné un concert à Las Vegas où il avait simplement chanté, sans rien dire à son public. Il avait terminé son spectacle en reprenant une chanson de Frank Sinatra: Why Try To Change Me Now ? [Pourquoi vouloir me changer maintenant ?], possible clin d'oeil à sa proverbiale aversion pour les médias.
Son compte Twitter a publié les attendus de l'Académie suédoise et les félicitations du président Barack Obama. La mention Lauréat du prix Nobel de la paix est apparue quatre jours plus tard sur son site internet. Or, le 21 octobre cette mention avait disparu.
Mais un refus ne change rien à l'affaire, le nom du lauréat est gravé dans le marbre du palmarès Nobel, rappelle l'écrivain et rédactrice en chef des pages Culture du quotidien Aftonbladet, Asa Linderborg, qui est d'avis que Dylan ne viendra pas à Stockholm.
«L'hypothèse de sa venue à Stockholm le 10 décembre est de moins en moins plausible, surtout après les déclarations de Per Westberg», écrit-elle.
Sur son blog, Anders Barany, membre de l'Académie royale suédoise des sciences qui décerne les prix Nobel scientifiques, a raconté qu'Albert Einstein avait lui aussi snobé les académiciens après son prix de physique en 1921. En 1964, l'écrivain et philosophe français Jean-Paul Sartre avait lui carrément refusé le prix de littérature.