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Raif Badawi : le gouvernement saoudien reprend les séances de flagellation

Selon la fondation Raif Badawi, le blogueur emprisonné en Arabie saoudite pour «insulte» à l'Islam et «apostasie» sera de nouveau fouetté. Cette fois les coups devraient être donnés à l'intérieur de la prison plutôt qu'en place publique.

La fondation Raïf-Badawi qui tient son nom du blogueur saoudien et un de ses membres fondateurs, emprisonné depuis juin 2012 pour «insulte à l'Islam» et «apostasie», sonne l’alarme. Cette organisation humanitaire basée au Canada et qui se présente comme un « Centre démocratique pour la liberté d’expression dans le monde arabe »  affirme que le blogueur saoudien, devrait subir sous peu de nouveaux coups de fouet.

Les séances de flagellations se dérouleraient à l’intérieur de la prison où il est détenu. Raïf Badawi avait été condamné à 1 000 coups de fouet et à une peine de dix ans d'emprisonnement. Des séances de flagellation - par séries de 50 coups - avaient déjà eu lieu mais d'autres avaient été annulées à cause de la santé fragile du blogueur. 

Le Canada demande «la clémence» de l'Arabie Saoudite

Le Canada, pays où s'est réfugiée la famille Badawi, prend ce cas au sérieux. Stéphane Dion, le ministre des Affaires étrangères, est catégorique : «ce n'est pas un cas consulaire, c'est un cas humanitaire [...] le Canada considère la peine infligée à Raif Badawi comme une violation de la dignité humaine et nous continuons de demander la clémence». 

Le 5 octobre, à Ottawa, la femme de Raif Badawi a demandé au premier ministre Justin Trudeau d'intervenir personnellement auprès des autorités saoudiennes pour que son mari soit libéré. Cependant, l'Arabie saoudite ne reconnaît pas le gouvernement du Canada comme un interlocuteur dans ce dossier, Raïf Badawi n'étant pas citoyen canadien.

De son côté, la fondation Raif Badawi demande au gouvernement saoudien de rétirer au blogueur sa citoyenneté : «La chose la plus pertinente est de demander au Royaume de révoquer la citoyenneté de Raif Badawi [...] pour qu'il puisse aller se réfugier dans une ambassade qui voudra l'accueillir», soutient la directrice de la fondation, Evelyne Abitbol.