«Le gouvernement équatorien respecte le principe de non intervention dans les affaires d'autres pays, ne s'immisce pas dans les processus électoraux en cours, ni ne soutient un candidat en particulier. En ce sens, l'Equateur, dans l'exercice de sa souveraineté, a restreint temporairement l'accès à une partie de son système de communications dans son ambassade au Royaume-Uni», a indiqué le ministère des Affaires étrangères équatorien dans un communiqué.
«Cette restriction temporaire n'empêche pas que l'organisation WikiLeaks mène à bien ses activités journalistiques», a-t-il poursuivi, faisant allusion à la publication des emails piratés de l’ancien conseiller de Barack Obama et actuel chef de campagne présidentielle d'Hillary Clinton, John Podesta.
«La décision de publier ce type d'information est de la responsabilité exclusive de l'organisation WikiLeaks», a-t-il conclu.
La coupure de l'accès à internet de Julian Assage a eu lieu dans la soirée du 16 octobre. WikiLeaks venait de publier trois tweets avec des liens inutilisables et incompréhensibles, mais qui mentionnaient John Kerry, l’Equateur et le ministère britannique des Affaires étrangères du Commonwealth.
Dans la matinée du 17 octobre, WikiLeaks a informé que l’accès à internet de son co-fondateur avait été bloqué «par des organes gouvernementaux» sans préciser de quel pays. Le site avait ensuite accusé le département d'Etat américain d'être mêlé à cet incident, ce que l’Equateur a démenti.
«La politique extérieure de l'Equateur obéit exclusivement à des décisions souveraines et ne cède pas aux pressions d'autres pays», lit-on dans le communiqué. En outre, le ministère a confirmé une nouvelle fois le droit d'asile accordé à Julian Assange, réitérant son «intention de protéger sa vie et son intégrité physique jusqu'à ce qu'il puisse rejoindre un lieu sûr».
Depuis début octobre, WikiLeaks est à l'origine de onze publications des emails de John Podesta. Dans l’un de ces messages, il était mis en évidence que Hillary Clinton était «détachée de la lutte de la classe moyenne du fait de sa fortune», et que, lorsqu’elle occupait le poste de secrétaire d’Etat, elle avait offert 20% de l’uranium américain à la compagnie Uranium One, dirigée par Tony Podesta, le frère de John.
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