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La Turquie condamnée par la CEDH pour la mort d'un militant pro-kurde lors d'une manifestation

La Cour européenne des droits de l'Homme vient de condamner Ankara pour la mort d'un jeune homme touché à la tête par une grenade lacrymogène lors de la répression par la police turque d'une manifestation de soutien au parti pro-kurde PKK.

La famille de Mashum Mizrak, l'une des onze victimes décédées à Diyarbakir en mars 2006 lors d'une manifestation interdite de soutien au PKK, vient de gagner le procès qu'elle a intenté à l'Etat turc en septembre 2012 devant la CEDH.

La Turquie est condamnée pour «violation» de la Convention européenne des droits de l'Homme, et notamment de son article 2, qui protège le droit à la vie. La famille soutenait que le jeune homme, décédé à cause d'un tir de grenade lacrymogène reçu à la tête, avait succombé à l'emploi d'«une force excessive, fatale au défunt», par les policiers turcs. 

De son côté, Ankara affirmait que le décès était «non intentionnel et accidentel», évoquant «un environnement chaotique». Or, dans son arrêt, la Cour juge qu'il n'est «pas établi que la force meurtrière utilisée contre le proche des requérants était ''absolument nécessaire''». 

La CEDH condamne ainsi Ankara à verser 48 000 euros aux parents de la victime et un total de 15 000 euros à ses frère et sœurs au titre du préjudice moral subi. Cependant, suite à la tentative de coup d'état survenue en juillet 2016 dernier, Ankara a suspendu son adhésion à la Convention européenne des droits de l'Homme.