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Les Etats-Unis ont aidé des proches des Clinton à obtenir des contrats en Haïti après le séisme

Une nouvelle fuite d'emails révèle que, en 2010, le département d'Etat américain à la tête duquel se trouvait Hillary Clinton a facilité l'obtention de contrats en Haïti pour les donateurs de la Fondation Clinton.

Des emails révélés par la chaîne ABC News mardi 11 octobre risquent, de nouveau, d'entacher l'image de la candidate à l'élection présidentielle américaine : d'après ces documents, au lendemain du terrible séisme ayant frappé Haïti en 2010, le département d'Etat américain a donné un coup de pouce aux donateurs de la Fondation Clinton qui souhaitaient intervenir afin de fournir de l'aide humanitaire ou de contribuer à des projets de reconstruction. La secrétaire d'Etat américaine n'était autre à l'époque qu'Hillary Clinton.

Un exemple cité par ABC News est celui du milliardaire et donateur de la Fondation Clinton, Denis O'Brian, dont la société de télécommunication Digitel, basée en Jamaïque, a formulé le souhait de procurer de l'aide à Port-au-Prince à l'issue du tremblement de terre. Un mail d'Amitabh Desai, directeur des questions internationales pour la Fondation Clinton, avait pour objet : «ami proche des Clinton», et indiquait à propos de Denis O'Brian : «Ce VIP de WJC [pour William Jefferson Clinton, le nom entier de Bill Clinton] vient juste d'appeler de Jamaïque pour dire que Digicel [...] n'a pas obtenu l'autorisation [du gouvernement] pour se déployer en Haïti». Le destinataire du mail, un haut responsable du département d'Etat du nom de Caitlin Klevorick, a aussitôt placé la requête au sommet de la chaîne de décision de l'administration.

Les organismes ou personnalités volontaires non étiquetés comme «VIP», eux, étaient redirigés vers un site gouvernemental.

Contacté par ABC News, Denis O'Brian a défendu ce traitement de faveur qui lui a été accordé, déclarant qu'il ne «voyait pas quel était le mal de contacter n'importe quel responsable américain afin d'apporter de l'aide d'urgence, là où des gens meurent dans la rue par manque de soutien médical». La Fondation Clinton, de son côté, a nié tout comportement déplacé, et a affirmé que «l'alternative aurait été de ne rien faire pour mobiliser des ressources [afin de venir en aide aux victimes du séisme haïtien]».

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Un parc industriel construit en Haïti pour les entreprises donatrices de la Fondation Clinton

Par ailleurs, ABC News rapporte que la Fondation Clinton a financé la construction d'un vaste parc industriel en Haïti après la catastrophe naturelle, qui a accueilli des entreprises ayant fait des dons à la fondation, telles que Gap ou la société coréenne SAE-E. Lorsque le parc industriel a été ouvert, en 2012, Hillary Clinton était encore secrétaire d'Etat.

Au cours de la cérémonie d'inauguration du complexe, le couple Clinton, présent, avait tenu à remercier tout particulièrement le chef d'équipe du secrétariat d'Etat, Cheryl Mills. Or, après avoir quitté l'administration américaine en 2013, celle-ci a participé à un événement de la compagnie SAE-E (présente en Haïti grâce à la Fondation Clinton donc) au Costa Rica, où elle représentait le groupe Black Ivy, spécialisé dans la création de commerces en Afrique. Comme le relève ABC News, l'un des investisseurs de Black Ivy n'est autre que le président de SAE-A, Woong-ki Kim.

Dans un communiqué, Bruce R. Lindsey, président du conseil d'administration de la Fondation Clinton, a affirmé que cette dernière «n'avait joué aucun rôle dans la construction du parc industriel Caracol, et n'avait jamais investi aucun fonds dans celui-ci».

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