«Un enfer, c’est un vrai enfer. Il est très difficile de perdre un enfant. Nous en avons perdu deux», confie à RT Silene Fredriks-Hoogzand, mère de Bryce, 25 ans, qui a péri dans la catastrophe du MH 17 il y a deux ans avec son amie Daisy.
Elle se souvient du jour où elle a appris cette tragique nouvelle : «Je faisait un barbecue avec mes collègues. Ma fille m’appelait, mais n’a pas pu me joindre, parce que mon portable était en mode silencieux. Un collègue m’a appelé. Et, déjà, je sentais que quelque chose tournait mal. Puis mon mari m’a appelé en criant : "Tu dois revenir à la maison !"»
Silene se rappelle avec tendresse du couple et raconte leurs projets qui ne se sont jamais réalisés : «Ils s’aimaient et avaient des projets sérieux. Ils voulaient se marier. Ils avaient beaucoup de projets. La mère de Daisy était morte seulement deux mois et demi avant et elle avait encore beaucoup de peine, c’est pourquoi ils partaient à Bali pour se reposer.»
La femme revoit toujours le même cauchemar. «Ils nous ont dit que la partie de l’avion où ils s’étaient assis avait volée six kilomètres avant de s’écraser, alors je ne suis pas sûre, comprenaient-ils ce qui se produisait? C’est un cauchemar. C’est un film dans ma tête…Je ne peux pas m’en débarrasser», décrit-elle.
La famille a récupéré un sac à main, deux chemises, des cartes d’embarquement et quelques parties de corps humains. Le reste a brûlé. Silene veut se rendre en Ukraine parce que «leurs os sont toujours là».
Cette femme désespérée veut obtenir une réponse. Qui a abattu l’avion et pourquoi. «Pourquoi ? Etait-ce fait exprès ou était-ce un accident ? Qui et pourquoi ? J’ai besoin de le savoir. Je dois le savoir», répète elle à voix basse.
Le MH17 est «une sorte de 9/11» pour les Néerlandais
La ville de Hilversum, dans le Nord des Pays-Bas, a été la plus touchée par le drame. 15 victimes, dont trois familles, en sont originaires. Chaque citadin se souvient de ce jour terrible.
Un résident local a comparé la tragédie du MH17 avec les attentats du 11 septembre à New York, même si l'ampleur de la catastrophe n'est pas équivalente. «Personne n’a pas pu croire à ce qui est arrivé. Des corps arrivaient d’Ukraine. Ils se sont succédés cinq, six, sept jours de suite. Et tu parles à des gens qui ont perdu leurs proches, c’est déchirant. Ils veulent savoir et comprendre pourquoi cela est arrivé, et tu ne peux pas l’expliquer, tu ne peux faire rien», confie-t-il à RT.
Près d’une église locale, des tournesols, dont les graines ont été récupérées dans le champ où l’avion s’était écrasé en Ukraine, poussent. Il y a aussi un monument en bronze représentant des tournesols, dédié aux victimes du crash.
«Je passe en vélo chaque jour par ici. J’ai connu une personne qui a perdu sa vie dans l’accident, et je pense à elle. Pour moi, c’est aussi un peu personnel», explique à RT un autre résident.
Le vol MH17 de la Malaysia Airlines a été abattu au-dessus de l'est de l'Ukraine le 17 juillet 2014. Les 298 passagers à bord ont disparu dans la catastrophe. La majorité d'entre eux étaient des citoyens des Pays-Bas.