Après le vote favorable du Conseil national, la chambre basse du parlement, la proposition présentée par le parti majoritaire UDC doit désormais obtenir l'aval de la chambre haute, le Conseil des Etats.
Parallèlement, l'interdiction de la burqa fait l'objet d'une initiative populaire fédérale, une spécificité du système politique suisse, qui pourrait déboucher sur un référendum si elle obtient les signatures nécessaires.
Des militants anti-burqa ont créé un comité et une campagne de signatures a été lancée. Le droit suisse prévoit qu'il faut 100 000 signatures pour pouvoir organiser un référendum au niveau fédéral sur un thème donné, en l'occurrence l'interdiction de la burqa.
Interrogé par l'AFP, le comité d'initiative a indiqué que la campagne de récolte de signatures était toujours en cours. La loi prévoit un délai de 18 mois pour les récolter.
Après le dépôt des signatures, il faut encore compter deux ans environ jusqu'à ce que le référendum soit organisé.
L'interdiction de la burqa est un sujet qui préoccupe l'opinion publique en Suisse. Selon un sondage publié en août dernier par le journal Le Matin Dimanche, 71% des Suisses sont en faveur de l'interdiction.
La burqa est pour l'instant autorisée partout en Suisse, sauf dans le canton du Tessin (sud), l'un des 26 cantons composant le pays.
Ce canton avait organisé il y a trois ans un référendum sur l'interdiction de la burqa, qui a été accepté par la majorité des électeurs. L'interdiction est entrée en vigueur le 1er juillet et toute violation de cette loi cantonale entraîne une amende de 100 francs suisses (90 euros) minimum.
Depuis début juillet, seules quelques amendes ont été prononcées au Tessin, où une vaste campagne d'information a été lancée à l'adresse des touristes venus du Moyen-Orient.
La Suisse comprend une population de huit millions d'habitants dont 300 000 musulmans.
La plupart des femmes qui portent la burqa dans les grandes villes de Suisse sont des touristes étrangères, venant principalement du Moyen-Orient.